Les Hébreux n’avaient des idées ni bien claires, ni bien étendues sur la configuration de la terre et sur les pays dont elle était couverte. Ils étaient cependant bien plus avancés que tous les peuples de l’antiquité sur la grandeur et sur la forme de notre globe. Gesenius a voulu conclure de Ésaïe 14.12, qu’ils se figuraient la terre carrée, mais il n’est pas nécessaire d’une supposition semblable pour comprendre une expression que nous pourrions employer nous-mêmes. On peut comparer d’ailleurs les passages tels que Ézéchiel 5.5 ; Proverbes 8.27 ; Job 26.7-10 ; Ésaïe 40.31, pour se convaincre combien étaient exactes, justes et conformes aux vérités découvertes seulement plus tard, les doctrines des prophètes juifs sur ce point. Quant à la géographie même, les Hébreux ne connurent d’abord que les pays qui les entouraient de plus près ou avec lesquels ils avaient des rapports réguliers, la Syrie, l’Égypte, l’Arabie, la Phénicie ; peu à peu, naturellement, ce cercle s’agrandit par les relations d’Israël avec l’Assyrie, la Médie et la Babylonie ; ils connurent, par ouï-dire sans doute, peut-être par les Phéniciens, l’existence de contrées et d’îles plus éloignées à l’est, et même au nord de l’Asie, Gog et Magog (cf. Ézéchiel 27 ; Jérémie 51.27). La dispersion augmenta leurs connaissances, et l’on peut croire qu’ils connurent tout l’ancien monde, tel du moins que le connaissaient les anciens eux-mêmes, surtout la Grèce et l’Italie. Ils regardaient Jérusalem comme le centre du monde connu (Ézéchiel 5.5 ; 38.12).