Oiseau impur, qui participe de l’oiseau et de la souris, ayant le corps d’une souris et les ailes d’un oiseau, non pas toutefois avec des plumes, mais avec une certaine peau qui s’étend et qui forme des ailes, dont elle se sert pour voler. Elle fait ses petits vivants et les allaite, comme les animaux à quatre pieds, et ne pond pas simplement des œufs comme les oiseaux. Le terme hébreu hatalaph (Lévitique 11.19 ; Deutéronome 14.18) : Hatalaph, que les interprètes expliquent communément de la chauve-souris, signifie l’hirondelle, selon les rabbins. Il y a une sorte de chauve-souris en Orient qui est plus grosse que l’ordinaire, que l’on sale et que l’on mange.
La chauve-souris ne s’apprivoise jamais, elle se nourrit de mouches, d’insectes, de choses grasses, comme de la chandelle, de l’huile, de la graisse. Elle ne paraît que la nuit, et encore quand il fait beau et que le temps est chaud. Celles d’Afrique et d’Éthiopie ont une queue longue comme celle de la souris, qui s’étend au delà de ses ailes et de sa membrane ; il s’en trouve qui ont quatre oreilles, d’autres seulement deux. Elles ne bâtissent point de nid, mais font leurs petits dans quelques creux ou fentes des toits et des couvertures des maisons. Il y en a de noires, de blanches, de fauves et de cendrées. La mère allaite ses petits attachés à ses mamelles ; et lorsqu’elle est obligée de les quitter pour aller chercher sa nourriture, elle les détache de ses mamelles et les suspend à la muraille, dont ils ne se détachent point. On dit qu’il y a des chauve-souris dans la Chine qui sont aussi grosses que des poules et qui ne sont pas moins délicates. Celles du Brésil, de Madagascar et des Maldives sont grosses comme des corbeaux et ont la Iête de la forme de celle d’un renard : elles se pendent aux arbres par de petites agrafes qui sont au nœud de leurs ailes, et sucent le sang des hommes endormis pendant la nuit, s’attachant au premier membre qu’elles trouvent découvert.