Ce terme, dans les auteurs latins, signifie d’ordinaire une femme qui, quoiqu’elle ne soit pas mariée avec un homme, vit avec lui comme sa femme ; mais, dans les auteurs sacrés, le nom de concubine se prend en un autre sens, pilgesch, pellex, concubina. Il marque une femme légitime, mais qui n’a pas été prise avec les solennités et les cérémonies ordinaires ; une femme du second rang, et inférieure à la maîtresse du logis, à la matrone. Les enfants des concubines n’héritaient pas des biens du père ; mais le père pouvait, de son vivant, les pourvoir et leur faire des présents (Genèse 21.8-21 ; 15.1-6 ; 48.21, 22 ; 49.1-27). Ainsi Abraham avait pour femme Sara, qui lui donna Isaac, l’héritier de toutes ses richesses ; mais il eut aussi deux concubines, savoir : Agar et Céthura, qui lui donnèrent d’autres enfants, qu’il sépara de son fils Isaac, et à qui il fit des présents. Parmi les Juifs, où la polygamie était tolérée, il était ordinaire de voir dans chaque famille une ou deux, ou plusieurs femmes légitimes, et outre cela, plusieurs concubines. David avait sept femmes et dix concubines (1 Samuel 3.1-3 ; 20.3). Salomon avait jusqu’à sept cents femmes, ayant train de reines, et trois cents concubines (1 Rois 11.3). Rohoam, son fils, eut dix-huit femmes et soixante concubines (2 Chroniques 11.21). Depuis que Jésus-Christ a abrogé la polygamie, et réduit le mariage à sa première institution, l’abus des concubines a été condamné et interdit dans le christianisme, quoiqu’on y ait toléré assez longtemps les mariages clandestins, dans lesquels on appelait assez souvent la femme du nom de concubine.