Le cygne est un gros oiseau aquatique qui a le cou long et fort droit : il est fort blanc, excepté quand il est jeune. Ses jambes, ses pieds et son bec sont noirs ; son bec approche de celui de l’oie, mais il est un peu plus rond et un peu plus crochu en bas par le bout ; les deux côtés du dessous de ses yeux sont noirs et éclatants comme de l’ébène. Cet oiseau étend ses ailes à la manière des voiles, afin que le vent le pousse quand il est dans l’eau. Il se nourrit d’herbes et de quelques grains, comme l’oie. Il vit fort longtemps, et on en a vu qu’on dit avoir vécu trois cents ans. Il y a une espèce de cygne qui a le pied droit comme les serres d’un oiseau de proie ; il s’en sert pour prendre du poisson en plongeant ; mais son pied gauche est comme celui d’une oie, et ne lui sert qu’à nager. Il y en a encore une autre espèce qui a toutes les plumes de la tête, du côté de la poitrine, marquées à l’extrémité d’un point jaune comme de l’or, tirant sur le rouge, et c’est apparemment cette espèce de cygne qu’Horace appelle purpurei, et à qui il fait traîner le char de Vénus. Le cygne était consacré à Apollon comme au dieu de la musique, à cause qu’on croyait qu’il chantait très-mélodieusement lorsqu’il était près de mourir. Le texte latin de l’Écriture ne parle du cygne que dans le dénombrement des Oiseaux dont il est défendu de manger.
Moïse met le cygne parmi les animaux impurs (Lévitique 11.18) ; (Lévitique 70), au moins c’est ainsi que saint Jérôme a traduit l’hébreu tanschemeth, que les Septante ont entendu du porphyrion, qui est un oiseau qui ales jambes et le bec rouges comme le porphyre, [et qui est commun dans la Libye, la Comagène et la Syriel. Onkélos, le Traducteur samaritain, et Bochart l’expliquent du hibou ou de la chouette. Nous avons proposé quelques conjectures sur Isaïe (Isaïe 13.21), pour montrer que l’hébreu bath-ianah était le cygne. Cet oiseau aime les eaux ; il est fort cruel ; il est célèbre par ses chants lugubres et par ses cris perçants, qu’il pousse quelquefois avec tant de force et si longtemps, qu’il se donne la mort, ce qui a fait dire à plusieurs qu’il chantait lorsqu’il était sur le point de mourir :
Sic ubi fata votant udis adjectus in herbis,
Ad vada Mæandri concinit albus olor.
Moïse met la fille de haiana, que l’on traduit ordinairement par l’autruche, au nombre des animaux impurs (Lévitique 11.16 ; Deutéronome 14.16).