s’endormir, prend pour le sommeil du corps, pour le sommeil de l’âme, la langueur, la lâcheté, le sommeil de la mort.
Vous dormirez avec vos pères, vous mourrez comme eux. Et Jérémie (Jérémie 51.39) : Dormiam somnum sempiternum. Et Daniel (Daniel 12.2) : Ceux qui dorment dans la poussière du tombeau (Jean 11.11). Lazare, notre ami, dort, allons le réveiller. Il est mort, allons le ressusciter. Levez-vous, vous qui dormez, ressuscitez des morts, et Jésus-Christ vous éclairera (Éphésiens 5.14) il parle à ceux qui sont dans la mort de l’infidélité et du péché. La main qui doit les perdre ne dort pas, dit saint Pierre (2 Pierre 11.3) ; Dieu n’est pas endormi ; il saura les punir quand il sera temps. Et Salomon (Provebes 23.21) : Le sommeil sera vêtu de haillons ; les dormeurs et les paresseux vivront dans la pauvreté.
Isaïe parle d’une pratique superstitieuse des païens, qui allaient dormir dans les temples des idoles pour avoir des songes prophétiques (Isaïe 65.4). Il parle des Juifs superstitieux et idolâtres, qui, au mépris des prophètes et du temple du Seigneur, allaient dans les tombeaux et dans les temples des idoles, pour y dormir et y avoir des songes sur l’avenir. Les païens se couchaient, pour cela, sur les peaux des victimes immolées :
… Cœsarum ovium sub nocte silenti Pellibus incubuit stratis, somnosque petivit.
L’hébreu du passage que nous avons cité d’Isaïe se peut traduire ainsi : Ils demeurent dans les sépulcres, et passent la nuit dans les monuments, ou dans les lieux déserts. Strabon dit que les Juifs dorment dans leurs temples, et y attendent des songes prophétiques, pour eux-mêmes, et pour les autres ; mais que Dieu n’en envoie qu’à ceux qui vivent dans la pureté et dans la justice.
Dormir se prend aussi pour le commerce d’un homme avec une femme (Genèse 19.33). Les filles de Luth dormirent avec leur père, etc.