Les Orientaux, et surtout les Israélites, ont toujours été fort attachés à la divination, à la magie, aux arts curieux d’interpréter les songes, et de chercher à connaître l’avenir par des voies illicites : c’est une suite de leur génie timide et superstitieux. Lorsque Moïse publia la loi du Seigneur, ce Mal était déjà très-commun dans l’Égypte et dans les pays voisins ; et pour guérir les Israélites du penchant qu’ils avaient à consulter les devins, les diseurs de bonne aventure, les augures, les interprètes des songes, etc., il leur promit que l’esprit de prophétie ne sortirait point du milieu d’eux, et leur défendit, sous de trèsgrièves peines, de consulter les devins, les astrologues et les autres personnes de cette espèce (Lévitique 20.27). Il ordonna de lapider ceux qui se vantaient d’avoir l’esprit de Pithon ou de divination (Deutéronome 18.9-12). Lorsque vous serez entrés dans le pays que le Seigneur vous donnera, prenez bien garde de ne pas imiter les abominations de ces peuples, et qu’il ne se trouve personne parmi vous qui purifie son fils et sa fille, en les faisant passer par le feu, ou qui consulte les devins, qui observe les songes ou les augures, ou qui use de maléfices, de sortiléges, d’enchantements, ou qui consulte ceux qui ont l’esprit de Pichon, qui se mêlent de deviner, ou qui consultent les morts… Dieu vous suscitera un prophète comme moi, de votre nation et d’entre vos frères ; ce sera lui que vous consulterez. Les écrits des prophètes du Seigneur sont pleins d’invectives contre les Israélites qui consultaient les devins, et contre les faux prophètes qui se vantaient de prédire l’avenir, et séduisaient ainsi les pereples.
Il y avait plusieurs sortes de divinations : on devinait par l’eau, par le feu, par la terre, par l’air, par le vol des oiseaux, par leur chant, par les sorts, par les songes, par la baguette. Nous avons parlé de la divination par l’eau, dans l’article de Coupe de Joseph. On peut rapporter à la divination par le feu, ou Pyromancie, les observations des foudres, des éclairs, des météores, comme aussi les opérations des mages autour du feu qu’ils entretenaient dans leurs enclos ou temples, nominés Pyratheia. Ils y entrent tous les jours, dit Strabon, et y derneurent pendant une heure, faisant des enchantements, ayant en main un faisceau de petites verges, et portant des bonnets ou tiares velues, et si grandes, qu’elles leur descendent jusqu’aux lèvres.
La divination par la terre, ou Géomancie, est commune parmi les Perses. Ils en attribuent l’invention à Edris, qui est le même que le patriarche Énoch, ou au prophète Daniel. Elle consiste à marquer plusieurs points sur un sable préparé, qu’ils appellent Rami ; ces points, disposés en un certain nombre sur plusieurs lignes inégales, se décrivent aussi avec la plume sur le papier : celui qui se mêle de deviner, par le moyen de cet art s’appelle Rummal. Il tire des connaissances prétendues de l’avenir, de la combinaison de ces points et de ces lignes. Cela seul montre assez la vanité de cette sorte de divination.
La divination par la baguette est connue par Ézéchiel (Ézéchiel 21.22). On peut voir ce que nous en avons dit, dans le Dictionnaire de la Bible, sous l’article bâtons. Strabon, 1.15, parle des baguettes ondes verges que tenaient en main les mages, dans leurs cérémonies religieuses, autour de leur feu prétendu sacré.
La Divination par le vol, par le chant, par le manger des oiseaux, est assez connue ; je ne sais toutefois si elle était en usage parmi les Hébreux. Voyez ci-devant l’article Augure.
Il paraît qu’on tirait autrefois des augures par les serpents. Le terme hébreu nachasch, qui se prend souvent pour augurer, tirer des augures, signifie aussi un serpent. Bochart a recueilli quelques exemples de divination par le moyen des serpents. Les Égyptiens avaient des serpents qu’ils appelaient de bons démons ou de bons génies. Rien n’est plus commun que de voir le serpent dans les Abraxas, qui, comme l’on sait, étaient des talismans, des figures magiques. [Voyez Flèches].