Desideratus cunctis gentibus, ou, comme porte le texte original, le désir de toutes les nations, c’est-à-dire, Celui qui est digne du désir et de l’attente des nations : c’est le Messie, du consentement des Pères et des interprètes chrétiens. Voyez Aggée (Aggée 2.8). La mission de ce prophète avait pour objet de faire reconstruire, par Zorobabel et les autres Juifs revenus de la captivité, le temple de Jérusalem, qui avait été brûlé par les Chaldéens. Mettez-vous à l’œuvre, parce que je suis avec vous, dit le Seigneur des armées. Je garderai l’alliance que j’ai faite avec vous … J’ébranlerai tous les peuples, et le désiré de toutes les nations viendra, et je remplirai de gloire cette maison, dit le Seigneur des armées. L’or et l’argent sont à moi… mais la gloire de cette dernière maison sera plus grande que celle çle la première, qui avait été bâtie par Salomon. Ce nom de désiré des nations est un de ceux qui convenaient proprement au Messie, et il n’est pas possible de méconnaître sous ce nom Celui en qui tous les peuples devaient être bénis, selon la promesse faite à Abraham. Ce divin libérateur, objet du désir et de l’attente de tons les peuples, devait venir dans le temple bâti par Zorobabel, et c’est ce qui devait relever la gloire de ce temple au-dessus de celle du premier. Sa venue devait distinguer ce nouveau temple ; sa présence devait lui tenir lieu de l’or et de l’argent qui avaient été prodigués dans celui de Salomon. On devait y voir non plus comme autrefois, l’arche construite par Moïse, et qui n’était que le symbole de ia présence du Seigneur, mais le Fils de Dieu fait homme, l’arche vivante où la plénitude de la divinité devait habiter corporellement (Colossiens 2.9). Or, ce temple ne subsiste plus ; il fut brûlé, ruiné de fond en comble l’an 10 de notre ère, et c’est en vain que l’empereur Julien essaya de le relever : le désiré des nations y est donc venu ; il y est donc venu avant que ce temple fût renversé ; il y est donc venu en la personne de Jésus-Christ, qui a lui-même déclaré qu’il était le Fils de Dieu, envoyé de Dieu son Père pour sauver les hommes, qui a prouvé sa mission par ses miracles, et spécialement par sa résurrection et son ascension glorieuse, après laquelle ce temple a été détruit, pour achever de prouver que Jésus-Christ était celui qui devait y être envoyé, et qui devait en faire toute la gloire.