[ou Adadézer. Voyez Adad. Le nom d’Adad était propre aux Syriens ; on le trouve dans Benadad ou Ben-Adad. On écrit indifféremment Adar ou Hadar, Adad ou Hadad],
Roi de la Syrie de Soba,
[Josèphe le nomme Adrazar ; il était fils de Rohob, premier roi connu de Soba, et il lui succéda. Nicolas de Damas dit qu’il réunit sous ses lois toute la Syrie, depuis l’Euphrate jusqu’aux frontières de la Phénicie ; mais l’Écriture nous apprend qu’il faut en excepter le royaume d’Emath, où régnait Thoü, et le royaume de Damas, où régnait un Adad, avec qui il fit alliance] qui s’étendait depuis le Liban jusqu’à l’Oronte, du midi au septentrion (2 Samuel 8.3-5). Lorsque David alla pour étendre sa domination jusque sur l’Euphrate, il défit Adarézer, et il lui prit dix-sept cents chevaux et vingt mille hommes de pied, coupa les nerfs des jambes à tous les chevaux des cbariots d’Adarézer, et n’en réserva que pour cent chariots de guerre. Adad, roi de Damas, étant venu au secours d’Adarézer, David le défit aussi, et lui tua vingt-deux mille hommes. David prit les armes des soldats d’Adarézer, et les porta à Jérusalem. Il enleva une prodigieuse quantité d’airain des villes de Bété et de Béroth, qui obéissaient à Adarézer. Ces victoires de David sur Adarézer lui procurèrent une visite de la part de Thoü, roi d’Emath, qui était en guerre avec Adarézer, et qui envoya de grands présents à David, pour l’avoir délivré de cet ennemi ; ceci arriva l’an du monde 2960, avant Jésus-Christ 1040, avant l’été vulgaire 1044.
Sept ans après, le roi des Ammomites étant mort (2 Samuel 10.16), David envoya des ambassadeurs à Hanon, son fils pour lui faire des compliments de condoléance sur la mort de son père. Ce jeune prince, au lieu de reconnaître la civilité de David, outragea ses ambassadeurs, et l’obligea par ses insultes à lui déclarer la guerre. Hanon ne se sentant pas assez fort pour lui résister, appela à son secours les princes voisins, et en particulier Adarézer ; celui-ci n’osant se déclarer ouvertement contre David, qui l’avait humilié et rendu tributaire sept ans auparavant, envoya secrètement en Mésopotamie, y acheta des troupes du roi de ce pays et les donna au roi des Ammonites (1 Chroniques 19.6-16 ; 2 Samuel 10.16). Ces troupes auxiliaires n’arrivèrent pas apparemment assez tôt pour combattre contre Joab et Abizaï, généraux de l’armée de David ; elles ne vinrent qu’après la bataille que Joab avait gagnée.
Comme le secours était considérable, David jugea à propos d’aller en personne avec un gros renfort pour le combattre ; la bataille s’étant donnée au delà du Jourdain, Sobac général des troupes d’Adarézer, qui commandait les troupes de la Mésopotamie, fut entièrement défait, et les rois qui avaient pris le parti d’Adarézer s’enfuirent et ne se hasardèrent plus de donner du secours aux Ammonites. Ils se soumirent même à David et lui demeurèrent tributaires. David consacra dans le tabernacle du Seigneur les métaux et les plus riches dépouilles qu’il avait pris sur Adarézer ; le texte hébreu du second livre des Rois (2 Samuel 8.3), le nomme Adadézer ; et il y a apparence que c’était son véritable nom. Cependant comme il est plus souvent appelé Adarézer, nous le laissons ici sous ce nom-là.