Au delà, trans. Le terme hébreu heber, qui est ordinairement traduit par trans, signifie aussi au deçà ; du moins on le trouve en plusieurs endroits, où il semble, par la suite du discours, qu’on devrait lire au deçà. Par exemple Genèse (Genèse 50.10) : ad aream Athad, quoe silo est trans Jordanem: d’Athad était à l’occident du Jourdain. Ainsi il semble qu’il aurait fallu traduire cis Jordanem, au deçà de ce fleuve, par rapport à la Palestine, où les Juifs avaient leur demeure ; et encore (Nombres 22.1): Trans Jordanem Jericho fixa est : Jéricho est située au delà du Jourdain : on sait que cette ville était au couchant de ce fleuve.
On pourrait dire que Moïse, écrivant ces choses, était à l’orient du Jourdain, et par conséquent qu’à son égard Athad et Jéricho étaient traits Jordanem ; mais Josué, qui demeurait au deçà et à l’occident de ce fleuve, s’exprime de même ; il nomme trans Jordanem, tant le pays qui était au deçà, que celui qui était au delà du fleuve. Voyez chapitre 12.1 : Hi sunt reges quos percusserunt filii Israël trans Jordanem ad solis orium. Il nomme, après cela, Séhon et Og, dont les états étaient au delà et à l’orient du Jourdain ; dans le même chapitre, au vers. 7 Hi sunt reges quos percussit Josué trans Jordanem ad occidentalem plagam; puis il nomme le roi de Jéricho, de Jérimoth, d’Eglon, de Dahir, et les autres qui habitaient à l’occident et au deçà du Jourdain, d’où je conclus que l’hébreu heber se prend pour cis, et pour trans ou plutôt qu’il signifie ultra, outre et seulement le passage du fleuve, sans qu’on puisse conclure qu’il marque de ça, ou de là, à moins que l’auteur ne s’explique davantage.