Ce terme se trouve dans l’Hébreu du premier livre d’Esdras, chapitre 2 v. 69, et dans le second d’Esdras (Néhémie 7.70, 71, 72), et il y est ordinairement traduit par, dragmas, des dragmes. Or la dragme est une monnaie des Grecs, qui vaut huit sols et un denier. Saint Jérôme (Esdras 2.69), le rend par solidos, des sols d’or ; et les Septante au même endroit, par des mines d’or. Dans le second d’Esdras (Néhémie 7.70, 71, 72), saint Jérôme le traduit toujours par dragmas ; et les Septante au même endroit par, des pièces d’or. Nous croyons avec M. le Pelletier de Rouen, que les darcmonim sont la même monnaie que les adarcmonim, qui se trouvent (1 Chroniques 29.7 ; Esdras 8.27) que les uns et les autres signifient des doriques, monnaie d’or très-pur, qui fut, dit-on, frappée par Darius fils d’Hytaspe, roi de Perse, ou plutôt, par un Darius plus ancien, selon le Scoliaste d’Aristophane ; car Darius d’Hystaspe ne parut que plusieurs années après Esdras. Il n’est pas certain que les dariques anciennes aient été frappées au coin. Elles ne le furent que sous Darius, fils d’Hystaspe. Voyez Dariques et Darius le Mède.
M. le Pelletier, dont on a parlé, les estime à onze livres, onze sols, neuf deniers, et un quart, qui est, selon lui, la valeur du demi-sicle d’or des Hébreux. Mais M. Gianovius l’estime à vingt dragmes d’argent, c’est-à-dire, à neuf livres, un sol et huit deniers ; en sorte que les mille darcmonim feraient dix mille quatre-vingt-dix livres de notre monnaie, et les vingt mille dariques, deux cent mille dix-huit cents livres.