Dans plusieurs endroits de l’Écriture il en est parlé dans un sens assez différent de celui que nous donnons à ce terme dans notre langue. Les efféminés, dans le style des livres saints, marquent des hommes corrompus, consacrés à quelque divinité profane, qui se prostituaient en son honneur. Le terme hébreu kaddesch, que l’on a traduit par effeminatus, signifie proprement un homme consacré ; mais par abus on l’a attribué à ceux et à celles qui se prostituaient publiquement, surtout en l’honneur de Baal ou d’Astarté. Ces honteuses victimes de l’impudicité avaient des loges dans les bois de futaie, où ils exerçaient leurs infamies. Moïse (Deutéronome 23.13) avait expressément défendu ces désordres dans Israël, mais l’histoire des Juifs (1 Rois 14.24 ; 1 Rois 15.12 ; 1 Rois 22.47 ; 2 Rois 23.7 ; Job 36.14 ; Osée 4.14) fait voir qu’ils n’ont été que trop fréquents parmi eux.
On trouve aussi le nom d’effeminati dans (Isaïe 3.4) ; mais l’hébreu y lit parvuli, des petits, des gens sans lumière et sans expérience. On lit de même dans les Proverbes (Proverbes 18.8) Pigrum dejicit timor, animoe autem effeminatorum esurient. Mais ce verset n’est pas dans l’hébreu ; et le terme grec androgynos marque un homme qui participe aux deux sexes, de l’homme et de la femme.