Troisième fils d’Aaron, et son successeur dans la dignité de grand prêtre. Phinées succéda à Eléazar. Celui-ci entra dans la terre promise avec Josué ; et on croit qu’il y vécut vingt-trois ou vingt-cinq ans. Le souverain pontificat demeura dans la famille d’Eléazar jusqu’au temps du grand prêtre Héli, qui était de la famille d’Ithamar. Eléazar fut enterré à Gabaat de Phinées, dans la tribu d’Éphraïm (Josué 24).
Fils d’Aminadab, à qui l’on confia la garde de l’arche du Seigneur, lorsqu’elle fut renvoyée par les Philistins (1 Samuel 7.1). On croit qu’Eléazar était prêtre ou au moins lévite, quoique son nom ne se trouve pas dans les dénombrements des enfants de Lévi. Il demeurait à Gabaa, qui était apparemment le lieu le plus élevé et le plus sûr de la ville de Cariath-Tarim. Gabaa, en hébreu, signifie une hauteur. L’Écriture dit qu’on consacra Eléazar pour étre le gardien de l’arche du Seigneur ; soit que cette consécration fût une simple destination à cet emploi, ou qu’on lui donnât l’onction sacerdotale, ou qu’on l’obligeât à se purifier, pour recevoir chez lui ce sacré dépôt.
Fils d’Ahod, un des trois braves de David, qui lui allèrent puiser de l’eau dans la citerne de Bethléem, en passant au travers du camp des Philistins (2 Samuel 23.9 1 Chroniques 11.16-17). [Il était fils de Dodo l’Ahohite. Voyez Ahoh]. C’est le même Eléazar qui, seul, arrêta un jour l’armée des Philistins, et qui en fit un si grand carnage, que son épée se trouva collée a sa main (1 Chroniques 11.13 ; 2 Samuel 23.10).
Surnommé Abaron, ou Auran,
Frère de Judas Machabée. Il est nommé, dans le premier livre des Machabées (1 Machabées 6.43), Eléazar fils de Saura ; et dans Josèphe, Auran ou Avran. Eléazar donc ayant aperçu dans l’armée du roi Antiochus Eupator, qui assiègeait alors Bethsura, un éléphant plus beau et plus richement harnaché que les autres, et s’imaginant que le roi pouvait être dessus, il se fit jour au travers des ennemis ; et s’étant glissé sous cet animal, il lui perça le ventre avec son épée ; mais l’éléphant, en tombant, l’écrasa sous lui. [Voyez Esdras].
Vieillard vénérable de Jérusalem, qui souffrit la mort sous la persécution d’Antiochus Épiphane. On doute si ce fut à Jérusalem ou à Antioche qu’il consomma son martyre. Il paraît certain, par le second des Machabées et par Josèphe, qu’il souffrit en présence du roi Antiochus Épiphane (1 Machabées 6.1 ; 1 Machabées 7.1-2), de même que les sept frères Machabées ; mais il n’est pas si clair si ce fut à Antioche ou à Jérusalem. L’ancien traducteur du livre de Josèphe qui a pour titre, de l’Empire de la raison, dit que ce fut à Antioche ; mais le texte grec de Josèphe ne le dit pas ; il suppose au contraire que les sept frères souffrirent à Jérusalem. Il dit la même chose, 1. 12 des Antiquités, chapitre 7. d’autres veulent que les sept frères souffrirent à Antioche : on y montrait autrefois leurs tombeaux. Saint Augustin parle de l’église dédiée sous leur nom dans cette ville. Les martyrologes Lyran, Sérarius, Tirin, Joseph, fils de Gorion, mettent leur martyre à Antioche. Or il paraît certain qu’Eléazar souffrit au même lieu que les sept frères Machabées ; tous les auteurs qui en ont parlé joignent son martyre à celui de ces généreux frères.
Le saint vieillard dont nous parlons était un des principaux docteurs de la loi (2 Machabées 6.18-20) ; saint Grégoire de Nazianze et saint Ambroise, après Josèphe, croient qu’il était de la race sacerdotale. Il fut présenté à Antiochus Épiphane, et on voulut le forcer à manger de la viande de pourceau, même en lui ouvrant la bouche par force ; mais, préférant la mort à une vie qu’il ne pouvait conserver que par une lâcheté criminelle, il alla volontairement et de lui-même au supplice. Ceux qui étaient présents, touchés d’une injuste compassion, à cause de l’ancienne amitié qu’ils lui portaient, le prirent à part, et le supplièrent de trouver bon qu’ils lui apportassent des viandes dont il était permis de manger, afin qu’on pût dire qu’il avait obéi aux ordres du roi en mangeant des viandes du sacrifice, et qu’on le garantît ainsi de la mort ; mais, considérant son âge, ses cheveux blancs, la vie innocente qu’il avait menée jusqu’alors, il répondit qu’il aimait mieux descendre au tombeau que de faire ce qu’on demandait de lui : Car il n’est pas digne, dit-il, de l’âge où nous sommes, d’user de cette fiction, qui serait cause que plusieurs jeunes hommes, s’imaginant qu’Eléazar, à l’âge de quatre-vingt-dix ans, aurait passé de la vie des Juifs à celle des paiens, seraient portés à l’imiter ; ainsi j’attirerais sur moi une tache honteuse, et l’exécration des hommes sur ma vieillesse ; car encore que je me délivrasse des supplices dont je suis menacé, toutefois je ne pourrais éviter la main du Tout-Puissant, ni pendant ma vie, ni après ma mort.
À ces mots, ceux qui le conduisaient au supplice entrèrent tout d’un coup dans une grande colère contre lui, attribuant à orgueil les paroles qu’il venait de prononcer ; et, comme il était près de mourir sous les coups dont on l’accablait, il jeta un grand soupir, et dit : Seigneur, vous savez qu’ayant pu me délivrer de la mort je souffre dans mon corps les plus sensibles douleurs ; mais dans mon âme j’ai la joie de mourir pour votre crainte. Il mourut après avoir dit ces paroles. C’est tout ce que nous apprend le second livre des Machabées, que nous tenons pour canonique.
Mais Josèphe, dans le livre de l’Empire de la raison, raconte la chose avec plus d’étendue. Il dit qu’Antiochus étant venu à Jérusalem, et voyant que le peuple méprisait ses ordonnances, monta au lieu le plus haut de la ville, accompagné des principaux de sa cour et de ses soldats en armes, et ayant commandé qu’on contraignit les Juifs à manger de la chair de porc et de tout ce qui avait été immolé aux idoles, sinon qu’on les fit mourir sur la roue, Eléazar fut le premier qui lui fut présenté. Antiochus lui parla et essaya de lui persuader d’obéir à ses ordres ; mais Eléazar lui répondit d’une manière pleine de fermeté et de sagesse, et refusa constamment de se soumettre à ses ordres impies. Aussitôt les gardes du roi se jetèrent sur Eléazar, l’entraînèrent au lieu du supplice, le dépouillèrent, lui lièrent les mains derrière le dos, et le déchirèrent à grands coups de fouet, pendant qu’un héraut lui criait : Obéissez aux ordres du roi ; mais il demeura inébranlable au milieu des coups, jusqu’à ce que épuisé par la perte de son sang et par les coups dont tout son corps était déchiré, il tombât par terre, sans rien perdre de la vigueur de son âme. Alors un soldat lui sauta sur le ventre pour l’obliger à se relever ; mais il n’opposa à tout cela que son invincible patience. Quelques-uns de ses anciens amis voulurent lui persuader de faire au moins semblant de manger des viandes immolées aux idoles ; mais il le refusa constamment. Son refus les mit en colère ; ils le jetèrent dans le feu, le tourmentèrent avec des instruments de fer, lui coulèrent des liqueurs puantes dans les narines. Il mourut au milieu de ces supplices, priant le Seigneur de recevoir son sang et sa vie, comme une victime d’expiation pour ses frères. Il souffrit l’an du monde 3837, avant Jésus-Christ 163, avant l’ère vulgaire 167.
Grand prêtre, fils d’Onias I et frère de Simon, surnommé le Juste. Simon ayant laissé un fils, nommé Onias, trop jeune pour remplir la charge de grand sacrificateur, Eléazar, oncle du pupille, exerça en sa place la grande sacrificature pendant dix-neuf ans, depuis l’an du monde 3725 jusqu’en 3744., avant Jésus-Christ 256. [Josèphe, Antiquités judaïques, 1. 22 chapitre 2].
Fils d’Eliud et père de Mathan, aëul de saint Joseph (Matthieu 1.15).
Fils de Moholi et frère de Cis (1 Chroniques 23.21) [Il n’eut pas de fils ; mais il eut des filles qui furent mariées aux fils de Cis, leurs frères c’est-à-dire, leurs cousins germains (vers. 22)].
Fils de Boéthus, établi grand prêtre par Archelaüs, ethnarque de Judée. Il eut pour successeur Jésus, fils de Siah [Il n’était pas fils de Boéthus, mais de Simon, qui l’était de Boéthus ; il était frère de Joazar, fils de Simon. Joazar fut grand prêtre l’an 1er de l’ère vulgaire ; Eléazar lui succéda en l’an 3, et eut pour successeur, en l’an 5, Jésus, fils de Siah. Voyez Josèphe, Antiquités judaïques 17.17 ; 18.6, et la chronologie des grands prêtres dans ce Dictionn., tome 1 pages 46 col. 2].
Fils d’Ananus, établi grand prêtre par Valerius Gratus. Il avait succédé à Ismaël, fils de Phabus, et eut pour successeur Simon, fils de Camith.
Fils de Dinée, chef de voleurs, attaqua plusieurs fois les Samaritains, et fut enfin vaincu, pris et mis à mort par Cumanus.
Fils du grand sacrificateur Ananias, fut un des boute-feux de la révolte des Juifs, qui attira enfin la ruine de leur temple et de leur nation.
Il est parlé, dans Josèphe, de plusieurs autres hommes du nom d’Eléazar ; mais, comme ils n’ont point de rapport à l’Écriture, je ne les rapporte pas ici.
Prêtre, fils de Phinées (Esdras 8.33).
Père de Jason, qui fut un des ambassadeurs que Judas Machabée envoya aux Romains pour demander leur alliance (1 Machabées 8.17).