La coutume d’employer les excréments des bœufs et des chameaux pour faire cuire le pain était commune dans les pays pauvres de l’Orient ; et les voyageurs modernes nous apprennent qu’elle se conserve encore parmi les Arabes voisins de l’Euphrate et en d’autres endroits. On étend sur une pierre une pâte sans levain et épaisse ; on la couvre d’excréments d’animaux ; on les allume, et le pain cuit assez promptement sous ces cendres.
C’est d’après ces usages qu’on doit se former une-idée de l’ordre que Dieu donna à Ézéchiel, en vision, et non en réalité (Ézéchiel 4.12). Il voulait que le prophète fit du feu pour cuire son pain avec des excréments humains dont les plus pauvres n’avaient pas besoin de faire usage, afin de marquer l’extrême misère où seraient réduits les Juifs en punition de leurs crimes. Ainsi tombent les sales et fades bouffonneries de Voltaire au sujet de ce qu’il appelle le déjeuner d’Ézéchiel.