Prophète et un des septante disciples du Sauveur, selon les Grecs, il prédit qu’il y aurait une grande famine par toute la terre (Actes 11.28), et saint Luc, dans les Actes, nous avertit qu’elle arriva en effet sous l’empereur Claude, la quatrième année de son règne et la quarante-quatrième de Jésus-Christ Les historiens profanes font mention de cette famine, et Suétone dit que l’empereur lui-même fut insulté à cette occasion et attaqué par le peuple au milieu du marché et obligé de se retirer dans son palais. Comme cette famine affligeait principalement la Judée, les fidèles d’Antioche, informés de la disette où étaient réduits les fidèles de Jérusalem, résolurent de leur envoyer des aumônes pour les soulager. Saint Paul et saint Barnabé furent chargés de ces charités et les portèrent à Jérusalem (Actes 11.29-30).
Dix ans après, c’est-à-dire l’an 58 de Jésus-Christ, comme saint Paul allait à Jérusalem et était déjà abordé à Césarée en Palestine (Actes 21.10) le même prophète Agabus y arriva, et étant venu voir saint Paul et ceux de sa compagnie, il prit la ceinture de saint Paul et s’en liant les pieds et les mains, il dit : Voici ce que dit le Saint-Esprit : L’homme à qui appartient cette ceinture, sera lié de cette sorte par les Juifs de Jérusalem et ils le livreront entre les mains des gentils. Ayant entendu cette parole, tous ceux qui étaient présents, prièrent saint Paul de n’aller pas plus avant. Mais il leur répondit qu’il était tout prêt de souffrir non seulement la prison, mais la mort même pour le nom du Sauveur Jésus. On ne sait point d’autres particularités de la vie d’Agabus. Les Grecs disent qu’il fut martyrisé à Antioche, et ils font sa fête le 8 mars ; les Latins, dès le neuvième siècle, la faisaient le 9 février.