Ce verbe ne doit pas toujours se prendre dans la rigueur. Souvent il ne signifie autre chose qu’un moindre amour : Nul ne peut servir à deux maîtres ; car ou il en haïra l’un et aimera l’autre (Luc 16.13), c’est-à-dire il négligera le service de l’un, et s’attachera à l’autre. Et Salomon (Proverbes 13.24) : souvent le père n’épargne son fils que parce qu’il l’aime trop ; mais il est vrai que ce n’est point l’aimer comme il faut que de lui épargner les châtiments. Si un homme a deux femmes, l’une bien aimée et l’autre odieuse (Deutéronome 21.15), c’est-à-dire moins aimée. Ainsi Jésus-Christ dit que celui qui le veut suivre, doit haïr son père et sa mère (Luc 14.26), c’est-à-dire doit les aimer moins que son salut, ne doit pas les préférer à son Dieu. Celui qui aime l’iniquité, hait son âme. Et saint Paul : Nul ne hait sa chair (Éphésiens 5.29), soi-même, sa vie, ses parents, etc.