Fleuve [et localité] de la Babylonie (Esdras 8.15), ou plutôt de l’Assyrie, où Esdras rassembla les captifs qu’il ramenait en Judée. Nous croyons que le fleuve d’Ahava est celui qui coulait dans l’Adiabène, où l’on connaît le fleuve Diava ou Adiava, sur lequel Ptolémée met la ville d’Abane ou Aavane. C’est apparemment ce pays qui est nommé dans les livres des Rois (2 Rois 17.24 ; 18.34 ; 19.13) Hava, d’où les rois d’Assyrie avaient transporté les peuples nommés Hevoei (2 Rois 17.31), dans la Palestine, et où ils avaient mis en leur place des Israélites captifs. Esdras dans le dessein de ramasser autant d’Israélites qu’il pourrait, pour les ramener en Judée, s’arrêta dans le pays d’Hava ou d’Ahava, d’où il envoya dans les monts Caspies, pour inviter les Juifs qui s’y trouvaient, à se joindre à lui (Esdras 8.17). L’histoire d’lzate, roi des Adiabéniens, et d’Hélène sa mère, qui se convertirent au judaïsme quelques années après la mort de Jésus-Christ, fait juger qu’il y avait encore alors beaucoup de Juifs dans ce pays-là [Le mot Ahava se trouve trois fois dans la Bible ; c’est au livre d’Esdras (Esdras 8.15-21, 31). D. Calmet dit qu’Ahava est un fleuve, et indique le verset 15 ; mais en cet endroit l’auteur sacré ne parle pas d’Ahava comme étant un fleuve. Son récit distingue au contraire, Ahava, lieu ou ville, d’un fleuve qu’il ne nomme pas. Mais aux versets 21 et 31, il constate positivement l’existence d’un fleuve nommé Ahava. Ce fleuve Ahava diffère-t-il de celui qui coule vers la localité appelée du même nom au verset 15? Je ne vois aucune raison de croire qu’il n’est pas le même. Cependant on a prétendu que dans ce verset même, il s’agissait de deux fleuves, et voici en quels termes le passage que j’en ai cité est traduit dans la Bible de M. Glaire : Je les assemblai près du fleuve qui coule vers celui d’Ahava. M. Glaire croit donc aussi que le texte parle ici de deux fleuves, et si bien qu’il ne différencie même pas les mots ajoutés au texte et qui expriment cette opinion erronée, injustifiable. « Ahava, Ava ou Avah, dit Barbié du Bocage, est un lieu où Esdras réunit les familles juives qui revinrent de Babylone à Jérusalem avec lui après la captivité. On a supposé que ce nom devait s’appliquer exclusivement à une rivière de l’Assyrie ou à un canal qui aurait uni le Tigre a l’Euphrate ; sans doute l’auteur sacré, Esdras (Esdras 8.21-31), donne cette dénomination à une rivière qui se jetait dans le Tigre, mais au verset 15 du même chapitre, il l’attribue aussi à une localité, soit ville, soit contrée, située sur la rivière ou le fleuve du même nom. L’existence de ce lieu se trouve confirmée en (2 Rois 17.24), par la mention du nom d’Avah parmi ceux des villes d’où furent tirés les habitants que Salmanasar transféra en Samarie à la place des Israélites, car Avah et Ahava paraissent identiques. La position d’Ahava est au reste difficile à fixer ; cependant ce lieu, ville ou contrée, devait se trouver en Assyrie. On l’a reculé jusque dans la Bactriane, où Ptolémée cite un peuple qu’il nomme Avaditoe. »]