Il est parlé de l’hirondelle dans Isaïe (Isaïe 38.14) : Je crierai comme le petit de l’hirondelle. Et dans Jérémie (Jérémie 7.7) : Le milan, la tourterelle, l’hirondelle et la cigogne ont connu le temps de leur retour. Il est marqué dans Tobie (Tobie 2.11) que la fiente tombée d’un nid d’hirondelle dans les yeux de ce saint homme lui fit perdre la vue. Le terme hébreu sis, que l’on a traduit par une hirondelle, signifie, selon quelques interprètes, une grue ; et celui qui lui est joint dans Isaïe et dans Jérémie, c’est-à-dire, hagur, signifie, selon les mêmes interprètes, une hirondelle. Le Chaldéen et Symmaque traduisent le passage d’Isaïe par : Je criais comme l’hirondelle qui est prise ; Aquila : comme le cheval Agur.
Les Septante, la Vulgate et Bochart croient que sis signifie l’hirondelle. Mais pour hagur, les Septante, la Vulgate et Symmaque l’ont pris comme un verbe. Bochart croit qu’il signifie une grue. Il est certain par Jérémie que ces deux mots signifient deux oiseaux différents.
Voici les raisons qui peuvent faire croire que sis signifie l’hirondelle.
1° Les anciens interprètes grecs l’ont pris en ce sens.
2° Le nom de sis répond aussi au cri de l’hirondelle, et la déesse Isis fut, dit-on, changée en cet oiseau.
3° L’hirondelle est uriliseau plaintif et passager, ce qui revient parfaitement aux passages d’Isaïe et de Jérémie. Quant à l’endroit de Tobie, tout le monde convient qu’il signifie une hirondelle.
Cet oiseau est noir avec quelques taches d’un blanc sale sous le ventre : il a le vol fort inégal et la vue excellente. Il paraît au printemps et en été, et disparaît en automne. On croit qu’il passe la mer et se retire en des pays plus chauds, ou bien il se cache dans des trous sous la terre, ou même dans des marais, et sous les eaux, où l’on pêche quelquefois de gros pelotons d’hirondelles attachées l’une à l’autre par les pattes et par le bec ; et lorsqu’on les met dans un lieu chaud, elles se remuent et reviennent, quoiqu’elles parussent comme mortes auparavant. On l’appelle en grec chelidon, d’où vient le nom de l’herbe nommée chelidome, en français éclaire, parce qu’on prétend qu’avec cette herbe l’hirondelle ouvre les yeux de ses petits, quand même on les aurait aveuglés exprès. On voit par l’histoire de Tobie combien la fumée, ou la fiente de l’hirondelle est dangereuse aux yeux. On assure que la cendre faite de la chair de ces animaux est excellente pour les maux d’yeux.
La Fable dit que Philomèle on Progné, femme de Térée, fut changée en hirondelle, et que son chant, qui est lugubre et plaintif, déplore la perte d’Atys, qu’elle aimait l’hirondelle n’est bonne à rien ; on ne peut la nourrir ni en cage ni en volière. On tient qu’elle niche deux fois l’année : une fois dans le climat où elle se transporte pendant que l’hiver règne en celui-ci, et une autre fois dans les six mois qu’elle demeure dans ce pays-ci. Leur principale nourriture sont les mouches qu’elles attrapent en volant. Elles font ordinairement leur nid dans les cheminées, et reviennent tous les ans au même endroit. Leur nid est composé de terre mêlée avec de petits brins de paille.
Le martinet qui fait son nid aux fenêtres des maisons et des églises, est une espèce d’hirondelle ; mais sa chair est meilleure, et il est plus blanc par-dessous le ventre que l’hirondelle.
L’hirondelle de rivage fait son nid dans des trous qu’elle trouve dans le rivage des rivières.
La grande hirondelle, ou grand martinet, ou alérions, fait sa demeure dans les grands trous, ou dans les bâtiments élevés, où elle niche. Elle se nourrit de mouches, de papillons et de hannetons qu’elle gobe ce volant. Bellon dit qu’elle a la vue si perçante, qu’elle aperçoit une mouche de mille pas. Il y a aussi des hirondelles de mer. Nous ne voyons pas que Moïse se soit expliqué sur la pureté ou l’impureté de l’hirondelle.