On forme sur la création et sur la chute du premier homme une infinité de questions, que l’on trouvera examinées dans les articles d’Adam, Femme, Ève, Péché originel. Il est dit dans la Genèse (Genèse 1.27) par exemple, que l’homme fut créé mâle et femelle, c’est-à-dire selon quelques-uns, qu’il fut créé androgyne, ou que l’homme et la femme furent créés, tenant l’un à l’autre par le côté ; mais le sens le plus simple et le plus naturel du texte de Moïse est que Dieu créa l’homme et la femme, comme il créa les autres animaux, par couple, le mâle et la femelle de chaque espèce. Mais au lieu que les autres animaux furent créés tous ensemble, et par un seul fiat, Dieu créa l’homme et la femme séparément, et à quelque distance de temps l’un de l’autre. La femme fut créée dans le Paradis, et tirée du côté d’Adam endormi (Genèse 2.20-22), et les autres animaux, tant le mâle que la femelle, sortirent immédiatement du sein de la matière inanimée.
L’homme a été créé à l’image et à la ressemblance de son Créateur. Cette ressemblance consiste principalement dans les qualités de son âme. Il est créé libre, intelligent, immortel, capable de vertu, de justice, de sagesse, de béatitude. Il perdit par son péché une grande partie de cette ressemblance ; du moins elle fut fort diminuée, fort affaiblie, fort altérée. On peut dire aussi qu’il a quelque ressemblance avec Dieu, par le domaine que Dieu lui a donné sur les créatures. Il l’a établi comme un petit dieu sur la terre. Enfin cette ressemblance peut aussi regarder celle qui devait se rencontrer entre Jésus-Christ incarné et l’homme innocent. Jésus-Christ, en se revêtant de notre nature, a rendu en quelque manière l’homme semblable à lui, en devenant semblable à l’homme.
L’homme, ayant reçu de Dieu le souffle de vie, est devenu un animal vivant (Genèse 2.7). Il reçut de Dieu la respiration et la vie, devint un animal, vivant, raisonnable et immortel. Quelques-uns l’entendent de la vie de la grâce, de l’Esprit saint et sanctifiant, que Dieu donna à Adam.
L’homme se prend quelquefois pour l’homme en général, pour toute la nature humaine, et quelquefois pour Adam en particulier.
L’homme de Dieu signifie ordinairement un prophète, un homme dévoué à Dieu et à son service. Moïse est qualifié (Deutéronome 33.1 Josué 14.6) l’Homme de Dieu. David, Séméïas et les autres prophètes sont nommés de même.
Fils de l’homme, marque l’homme en général : Quid est homo quod mentor es ejus, aut filius hominis, quoniam visitas eum (Psaumes 8.5) ? Les fils des hommes se prennent dans le même sens. Le Seigneur ou les anges parlant aux hommes, leur donnent souvent le nom de fils de l’homme : c’est ainsi que le Seigneur qualifie Ézéchiel (Ézéchiel 2.1) : Fili hominis, sta super pedes tuos ; et l’ange Gabriel parle de même a Daniel (Daniel 8.17). Jésus-Christ se donne souvent à lui-même le nom de Fils de l’homme.