Ou représentation de quelque chose. Dieu a créé l’homme à son image ; c’est-à-dire, il l’a créé comme un autre lui-même sur la terre, une espèce de demi-dieu dans le monde, pour y exercer un domaine subordonné au sien. Autrement : Il l’a créé à son image, sage, immortel, droit, juste, prévoyant, éclairé, etc. Enfin Dieu a imprimé dans l’homme son image, sa sainteté, sa vertu, sa sagesse : il a créé l’homme, et lui a donné un corps et une âme raisonnable ; comme dans la suite des siècles, son Verbe, sa Sagesse devaient prendre la nature de l’homme, son corps et son âme.
Adam, par son péché, a défiguré l’image de Dieu ; il est déchu des dons de la grâce et de l’immortalité : mais Jésus-Christ a réformé dans nous cette image par sa grâce ; ou plutôt prévenus et aidés de son secours, nous réformons dans nous-mêmes l’image de Dieu, que le péché avait corrompue (Colossiens 3.9-10).
Dieu défend aux Hébreux (Exode 20.4) de faire aucune image ni représentation de ce qui est au ciel, ou sur la terre, ou dans les eaux, pour les adorer. Mais il ne défend pas de faire des images, ou des figures uniquement pour représenter, pour instruire, pour orner. Ainsi Moïse et Salomon firent des chérubins sur l’Arche et dans le Tabernacle : Moïse fit un serpent d’airain ; Salomon fit des lions et des bœufs de fonte, même dans le temple. Et l’Église chrétienne permet l’usage des images, pourvu qu’on en demeure au simple culte relatif, par lequel nous honorons les saints, dont elles portent la ressemblance ; et qu’on ne croie pas qu’il y ait en elles aucune divinité ni aucune vertu. Qu’en ne leur adresse pas ses prières et qu’on n’y mette pas sa confiance.
Outre l’idée ordinaire d’image, qui se prend pour une simple représentation d’une chose réelle, par exemple, l’image d’un homme, d’un bœuf, d’un astre, etc., que Dieu dans sa loi défend de représenter pour leur rendre quelque culte que ce soit, ce nom se prend encore de quelques autres manières, par exemple (Psaumes 39.7) : l’homme passe comme un fantôme. Et (Psaumes 73.20) : Vous réduirez leur image, leur ombre, leur figure, vous les réduirez au néant. La vie de l’homme n’est que comme une fumée, une ombre, une vaine représentation : il passe, il se dissipe, il s’évanouit comme un nuage. Job (Job 4.16), ou plutôt Éliphaz son ami, dit qu’au milieu de la nuit, une image, un fantôme s’apparut à lui : il ne le connut point ; mais il ouït comme une voix, ou comme le bruit d’un vent doux et léger.