En latin hortus, et en grec kéros, et en hébreu gan, se dit communément d’un jardin potager, mais il se prend aussi pour un verger d’où vient le nom de jardin d’Éden, ou de jardin de délices (Ézéchiel 35.36 ; Josué 19.21), donné à celui où Dieu plaça nos premiers parents. Mais pour signifier un verger, les Hébreux se servent plus souvent du mot paradis, d’où vient le grec paradisos, qui signifie un jardin planté d’arbres. Il est quelquefois parlé dans l’Écriture, des jardins du roi, qui étaient ou dans la ville ou au pied des murs de Jérusalem. C’est là où étaient les tombeaux des rois (2 Rois 21.18). Isaïe (Isaïe 1.29) reproche aux Juifs les abominations et les actes d’idolâtrie qu’ils commettaient dans, leurs jardin. Ces jardins étaient consacrés a Vénus et à Adonis. Ils y sacrifiaient (Isaïe 65.3) ; et après cela ils croyaient s’être bien purifiés quand ils s’étaient lavés dans l’eau (Isaïe 66.17).
« Après une heure de marche (de Bethléem), dit madame de Lamartine, nous arrivons à une petite vallée étroite et encaissée, arrosée par un limpide ruisseau : c’est le Jardin de Salomon, l’hortus conclusus, chanté dans le Cantique des cantiques. Effectivement, entre les cimes rocheuses des montagnes qui l’environnent de toutes parts, ce seul endroit offre des moyens de culture, et cette vallée est en tout temps un jardin délicieux, cultivé avec le plus grand soin, et présentant, dans sa belle et humide verdure, le contraste le plus frappant avec l’aridité pierreuse de tout ce qui l’entoure. Elle peut avoir une demi-lieue de long. Nous suivons le cours serpentant du ruisseau, ombragé des saules, tantôt longeant ses bords gazonnés, tantôt baignant les pieds de nos chevaux dans ses eaux transparentes sur les cailloux polis du fond, quelquefois passant d’une rive à l’autre sur une planche de cèdre ; et nous arrivons sous des rochers qui ferment naturellement la vallée. »
« À l’est des piscines de Salomon (ou de la Fontaine Scellée. Voyez cet article), en descendant dans un étroit vallon, dit M. Poujoulat, on arrive, après une demi-heure de marche, au Jardin Fermé. Ce Jardin, vanté dans les Cantiques de Salomon, est un champ fermé de collines, planté de figuiers, de citronniers et de grenadiers ; on y recueille du blé, du riz et des oignons. Au penchant du coteau septentrional qui domine le Jardin Fermé, quelques familles musulmanes se sont bâti d’humbles demeures. En me montrant ces piscines, ces fontaines, ces jardins, mes guides bethléémites répétaient avec un accent solennel : Salomone, Salomone. Dans ces vallons qui racontent la gloire du fils de David, au milieu de ces monuments sur lesquels le soleil brille depuis plus de trente siècles, je songeais à un monument bien plus beau, bien plus durable encore : je songeais à un livre admirable, qui, sous le nom de Proverbes de Salomon, nous a transmis tout ce qu’il y avait de sagesse dans les anciens temps du monde. Salomon fut un des grands poètes du peuple hébreu. »