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Kiberoth-Abah
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet

Ou Avah, ou plutôt, Kiberoth-Hattavach (Nombres 11.33-35), les Sépulcres de Concupiscence. On donna ce nom a un des campements des Israélites dans le désert, parce qu’ayant demandé à Dieu de la viande pour leur nourriture, témoignant qu’ils étaient dégoûtés de la manne, Dieu leur envoya des cailles en si grande quantité, qu’ils en eurent pour plusieurs jours. Mais ces viandes étaient encore dans leur bouche (Nombres 11.33-34 ; Psaumes 77.30), lorsque Dieu les frappa et on fit mourir un si grand nombre, que le lieu en fut appelé les Sépulcres de Concupiscence [Dom Calmet, dans sa table chronologique, qui est à la tête du premier volume, pages 15 marque Kiberoth-Taava comme étant le quinzième campement des Israélites ; il le marque au mot campements comme étant le dix-huitième. C’était le treizième, suivant le géographe de la Bible de Vence et M. Léon de La borde. Dom Calmet, dans les deux endroits indiqués, compte Tabéera pour un campement ; le quatorzième dans le premier, et le dix-septième dans le second. Mais Tabéera n’est point un campement, ou plutôt c’est le même que celui de Kiberoth-Taava. Écoutons M. de Laborde (Commentairesur l’Exode). Les Nombres, dans le 33. chapitre, ne donnent aucun détail ; mais nous lisons, chapitre 10.33, que les Israélites [quittant leur station du Sinaï] marchèrent pendant trois jours à travers un terrible et grand désert (Deutéronome 1.19), qui parait n’avoir pas eu de nom.

Rendons-nous compte de la contrée qu’ils traversent, nous examinerons ensuite les emplacements de chacun des campements.

Il n’y a que trois routes pour entrer dans la presqu’lle du Sinaï, comme pour en sortir : l’une par Suez, la seconde par le littoral du côté de l’Accabah, la troisième par Ouadi-Safran, au milieu de la montagne de Tyh. Moïse ne pouvait songer à la première, et, quant aux deux autres, la route le long de la mer était impraticable pour une aussi grande caravane, parce qu’elle se resserre contre les rochers, au point de ne laisser passage que pour un seul individu, et souvent seulement à marée basse.

Il ne restait donc à Moïse qu’un chemin, celui de la montagne de Tyh, chemin que suivent encore aujourd’hui tous les pèlerins qui arrivent de Syrie, défilé par lequel seul les Torats sont exposés aux attaques de leurs voisins les Tyats, comme les Hébreux l’avaient été à la surprise des Amalécites.

J’ai suivi ce désert, et je ne trouve dans la Bible qu’un tableau fidèle ; c’est un effroyable désert, qui, depuis la montagne de Tyh, élevée de 4,500 pieds à-peu-près, s’abaisse en monotones terrasses jusqu’au niveau de la mer, où il déverse ses eaux, dans la saison des pluies. Le terrain, formé de craie et de gypse mêlé de silex, est dépouillé… Page 116, col. 1.

Le premier jour, les Israélites s’élevèrent sur le dos des rochers qui descendent en grandes nappes de la montagne de Tyh. Ils campèrent à l’entrée du défilé. La journée avait été longue, difficile pour les animaux et le menu peuple, et d’autant plus fatigante, que c’était la première marche après un repos, et le premier désert après un campement [le Sinaï] qui, comparativement, pouvait être regardé comme fertile.

Il y eut dans le camp des murmures, des séditions ; le feu du ciel frappa les plus coupables, et cette station fut appelée Tabéera. On voit que ce nom n’appartient pas à la localité, qui n’en avait pas. Ce nom, du reste, ce n’est pas le seul qu’on lui donne :… le même peuple ayant, en ce même lieu, murmuré pour avoir de la viande à manger, Dieu lui envoya des cailles et le frappa en même temps d’une grande plaie : d’où vient que ce lieu fut encore appelé Kiberoth-Taava mais ce sont deux noms pour désigner une même station, à laquelle le journal du voyage n’en donne qu’un… » Ainsi, « cette station, dans un désert qui n’avait pas de nom fut appelée, par ceux qui avaient souffert de la plaie, suite de cette nourriture [les cailles], Kiberoth-Taava ou Sépulcres de Concupiscence [Nombres 11.31-34], et ceux qui avaient été punis de leur murmure par le feu lui donnèrent le nom de Tabéera (Nombres 11.3). Page 117, col. 1.

Au moment de quitter cette station, de faire lever tes lentes, Moïse organise l’ordre qui devra être suivi dans le départ, la marche et l’arrivée. Des trompettes sont chargés d’appeler les différentes parties du camp qui doivent se mettre en mouvement ; et chacun reçoit la place et le rang qui lui appartient dans ce grand défilé. Page 119, col. 1.1