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Lait
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet Westphal Bost

Une terre d’où découlent des torrents de lait et de miel (Exode 3.8 ; 13.5) est un pays d’une fertilité extraordinaire. Moïse défend de cuire le chevreau dans le lait de sa mère(Exode 22.19 ; 24.16, Deutéronome 14.21), ce que les Hébreux expliquent littéralement, et ne permettent pas de manger dans un même repas tout de suite de la viande et du fromage. Voyez ce que nous avons remarqué sur l’article viandes. Quelques-uns entendent cette loi dans un sens métaphorique, comme s’il la loi défendait seulement la cruauté, comme elle défend en un autre endroit (Deutéronome 22.6) de prendre la mère dans le nid avec ses petits.

Les auteurs de l’Ancien Testament parlent de la formation de l’homme dans le sein de sa mère, comme d’un lait qui se caille, et qui prend la forme humaine. Voyez Job (Job 10.10-11). Et la Sagesse Le cœur des méchants s’est caillé, s’est endurci, comme le lait (Psaumes 117.70). Ou peut traduire l’Hébreu : Le cœur s’est épaissi comme la graisse.

Dans les prophètes (Joël 3.18) Le règne du Messie est représenté comme un temps d’une abondance infinie, où les montagnes fourniront des ruisseaux de lait et de miel. Et Isaïe (Isaïe 60.16) : Vous sucerez le lait des nations, et vous serez allaités de la mamelle des rois. Saint Paul (1 Corinthiens 3.2, Hébreux 5.12) compare ses élèves à de petits enfants auxquels il a donné du lait, et non une nourriture solide. Et saint Pierre (1 Pierre 2.2) exhorte les fidèles àdésirer le lait raisonnable, la doctrine évangélique.

Allaiter se dit souvent, dins le sens figuré, des caresses dangereuses et séduisantes des pécheurs : Mon fils, si les pécheurs vous aillaitent (Proverbes 1.10), vous flattent, vous attirent par leurs caresses ; l’Hébreu, vous trompent. Le texte lit de même dans les autres passages, où saint Jérôme a employé le verbe lactare, au lieu de seducere, fullere. Dans le Cantique des Cantiques 4.11 (Cantique 4.11) : Mel et lac sub lingua tua, signifie : Vos paroles sont plus douces que le lait et le miel.

« Le lait et le miel sont des bénédictions fort importantes, auxquelles il serait à désirer que les hommes eussent plus souvent recours. On peut se faire une idée des grâces réservées à ceux qui en font usage par ce qui est écrit dans le prophète lsaïe, que l’enfant qui naîtra de la Vierge et qui sera nommé Emmanuel mangera du beurre et du miel, afin qu’il sache choisir le bien et rejeter le mal. Mais les hommes ne trouvent pas dans ces aliments simples et doux de quoi satisfaire leurs passions et le principe de mort qui fermente en eux ; ils aiment mieux se repaître de la chair et du sang des animaux. Si Moïse a défendu aux Hébreux du lait et du miel dans les sacrifices, ce n’est pas qu’il méconnût leurs qualités bienfaisantes ; il les a proscrits par la même raison qui lui a fait proscrire les poissons ; parce que n’étant pas susceptibles de culture, ils ne pouvaient servir au culte. Et nous voyons effectivement que dans l’institution du Christ le lait et le miel ne font la matière d’aucun sacrement. »