Amorrhéen, frère d’Aner et d’Escol (Genèse 14.13) et ami d’Abraham. Ce fut avec ces trois personnes, et leurs domestiques et les siens, qu’il poursuivit les rois vainqueurs de Sodome et de Gomorrhe. Voyez Genèse (Genèse 14.13-24).
Vallée de Mambré [ou d’Hébron]. Abraham demeura assez longtemps sous une chenaie, ou dans une vallée nommée Mambré (Genèse 25.27), assez près d’Hébron, qui tirait apparemment son nom de cet Amorrhéen, avec qui Abraham avait fait alliance. Ce lieu fut fort célèbre dans la suite, tant parmi les chrétiens que parmi les étrangers, qui y venaient pour honorer le lieu de la demeure d’Abraham et de l’apparition des trois anges qui lui annoncèrent la naissance d’Isaac. On y montrait encore au quatrième siècle le térébinthe sous lequel on prétendait que le patriarche Abraham avait reçu les trois anges. Ce térébinthe était à quinze milles d’Hébron et à vingt-cinq milles de Jérusalem. Josèphe ne met le térébinthe qu’à six milles d’Hébron, et il dit qu’il était là dès le commencement du monde. On assurait que ce térébinthe était né du bâton d’un des trois anges, qui l’ayant fiché en terre, il avait pris racine, et était crû à une grande hauteur. On assurait aussi que quoiqu’on y mît le feu, et qu’il parût tout enflammé, toutefois il n’en était point endommagé. Voyez ci-après l’article térébinthe.
De tous les récits de la Genèse, aucun n’a pour moi plus d’intérêt que celui de la vente de la caverne double de Mambré. Je donnerai la substance de ce récit : Lorsque Sara fut morte, Abraham, étranger dans le pays de Chanaan, vint parler aux enfants de Heth qui habitaient Hébron. « Je suis, leur » dit-il, un étranger et un voyageur parmi » vous, donnez-moi droit de sépulture afin que j’enterre la femme qui m’est morte. Les enfants de Heth répondirent à Abraham qu’il était comme un grand prince au milieu d’eux, et qu’il pouvait enterrer dans les plus beaux sépulcres la femme qui lui était morte. Abraham alors demanda à acheter une caverne double située dans un champ appartenant à Ephrom, fils de Séor, pour en faire un sépulcre. Ephrom annonça à Abraham, en présence du peuple assemblé à la porte de la ville, qu’il lui donnait son champ et sa caverne double, et qu’il pouvait y ensevelir la femme qui lui était morte. Abraham ne voulut accepter la caverne qu’à condition qu’il en payerait la valeur, et la caverne lui fut cédée pour quatre cents sicles d’argent. Le patriarche paya la somme en présence des enfants de Heth assemblés à la porte de la ville, et ensevelit Sara dans le champ d’Ephrom, fils de Séor.
Puisque me voilà dans mes souvenirs bibliques, je ferai passer rapidement devant vous les funérailles de Jacob, fut aussi enseveli dans la caverne de lkambré. Jacob avait demandé, sur son lit de mort, de pouvoir dormir avec ses pères, et Joseph obtint de Pharaon la liberté de venir porter lui-même les dépouilles paternelles au lien où reposaient Abraham et Sara, Isaac et Rébecca. Les premiers officiers de la cour du roi et les grands de l’Égypte, tons les enfants de Jacob laissant au pays de Gessen leurs petits enfants et leurs troupeaux, accompagnèrent. Joseph dans ce pèlerinage funèbre. Des chars, des cavaliers et une grande multitude d’hommes suivaient le convoi ; on eût dit les funérailles de Pharaon lui-même. Quand la lugubre caravane fut arrivée près du Jourdain, à l’endroit appelé l’aire d’Atad, on déplora par des cris et des larmes le trépas de Jacob, et la cérémonie dura sept jours. Les habitants du pays de Chanaan, témoins de ces funérailles, disaient entre eux : Voilà un grand deuil pour les Égyptiens. Aussi ce lieu fut nommé dans la suite le deuil d’Égypte. Puis les enfants de Jacob, accomplissant les suprêmes volontés de leur père, portèrent à Hébron ses saintes dépouilles, et les déposèrent dans la caverne double de Mambré.
Il n’y a ici ni bûcher funèbre, ni sacrifice, ni libation ; mais, quel que soit votre amour pour les scènes homériques, croyez-vous que les funérailles de Patrocle et d’Achille eussent un plus imposant caractère que les funérailles de Jacob ? »
Dans le latin de Judith II mais Arbona dans le grec ; c’est un fleuve, et on pense que c’est le Chaboras ou Chabar dans la Mésopotamie.