Seizième roi d'Israël. Il.était fils de Gaddi, et vengea la mort de Zacharie, son maître, par celle de Sellum, fils de Jabès, qui avait usurpé la couronne d'Israël. Manahem, général de l’armée de Zacharie, était à Thersa, lorsqu’il apprit la mort de son maître. Aussitôt il marcha contre Sellum, qui s’était enfermé dans Samarie ; il le tua, et régna en sa place (2 Rois 4.14-15). De là il retourna à Thersa : mais cette ville ne l’ayant pas voulu reconnaître, et lui ayant fermé les portes, il en fut si indigné, qu’il déchargea sa colère sur Thapsa, qui était au voisinage de Thersa, et qui apparemment avait eu part à sa résolution. De là il prit Thersa, la ruina, tua toutes les femmes grosses, leur fendit le ventre, et froissa leurs enfants contre terre. Après cela, il régna à Samarie pendant dix ans. Il fit le mal devant le Seigneur, et marcha dans les voies de Jéroboam, fils de Nabath, qui avait fait pécher Israël.
Phul, roi d’Assyrie, apparemment le père de Sardanapale, étant venu sur les terres d'Israël pendant le règne de Manahem, ce prince fut obligé de lui payer mille talents, afin qu’il le secourût et qu’il l’affermit sur le trône. Pour lui payer cette somme, Manahem fut-obligé de taxer toutes les personnes puissantes du pays à payer cinquante sicles par tête, c’est-à-dire, quatre-vingt-une livres dix deniers. Après cela Phul s’en retourna dans son pays. Osée (Osée 5.13) confirme ce que nous venons de dire, lorsqu’il nous apprend qu’Ephren, ayant vu sa langueur, est allé vers Assur et a envoyé vers le roi vengeur. Mais l’Écriture semble insinuer ailleurs (1 Chroniques 5.26) que le roi d’Assyrie vint dans le pays en qualité d’ennemi : L’Esprit du Seigneur suscita Phul, roi d’Assyrie, pour venir sur les terres d'Israël. Et Josèphe croit que Phul vint attaquer Manahem, et que ce dernier ne se trouvant pas assez fort pour lui résister, acheta la paix de ce prince, par une somme de mille talents qu’il lui donna. Ou peut concilier tout cela, en disant que Phul vint en effet comme ennemi dans le pays d'Israël, mais que Manahem sut le gagner, et le mettre dans ses intérêts par cette grande somme qu’il lui donna. Mana-hem s’endormit avec ses pères, et Phaceïa son fils régna en sa place (2 Rois 15.22).
De la secte des Esséniens, était vice-gérant de Hillel, dont on a parlé ailleurs. Manahem était savant pour ce temps-là, et en grande considération parmi les siens. Il prédit au grand Hérode, encore jeune écolier, qu’il régnerait un jour.
Il lui recommanda en même temps la justice et la modération, lui prédisant toutefois qu’il n’en ferait rien et qu’il foulerait aux pieds tous les devoirs de la religion et de l’humanité, quoique d’ailleurs il dût être très-glorieux et très-heureux. Mais, ajouta-t-il, vous ne vous cacherez point aux yeux de Dieu, qui saura vous châtier, à la fin de voire vie, de tous les maux que vous aurez faits. Hérode méprisa d’abord ses promesses : mais lorsqu’il se vit élevé à la royauté, il envoya quérir Manahem, et lui demanda combien de temps il régnerait. Manahem ne lui répondit rien de positif : mais le roi lui ayant dit : Régnerai-je bien dix ans ? il répondit : Et vingt, et trente, sans s’expliquer davantage. Ainsi Hérode le renvoya, en lui donnant la main en signe d’amitié, et témoigna toujours beaucoup d’estime pour la secte des Esséniens. Ensuite Hérode, par reconnaissance et par un sentiment d’estime, l’attira à son service, et le retira de la place qu’il occupait au Sanhédrin, ce qui fut cause que les Juifs donnèrent à SchammaÏ le poste de vice-gérant qu’occupait auparavant Manahem. Les Juifs parlent d’un certain Manahem, qui était vice-gérant du Sanhédrin sous Hil tel. Je crois que c’est celui dont parle ici Josèphe.
[ou Manahem], prophète chrétien, et frère de lait d’Hérode Antipas (Actes 13.1), se trouvant à Antioche avec d’autres prophètes, savoir, Simon le Noir, Lucius le Cyrénéen, Barnabé et Saul, le Saint-Esprit leur dit : Séparez-moi Saul et Barnabé, pour l’œuvre à laquelle je les ai appelés. Après donc qu’ils eurent jeûné et prié, ils leur imposèrent les mains, et les laissèrent aller. On croit que Manahem était du nombre des soixante-dix disciples. Les auteurs des Martyrologes parmi les Latins marquent sa fête le 24 de mai, et disent qu’il mourut à Antioche. On ne sait rien de particulier sur sa vie.
Ou Manaïm, fils de Judas le Galiléen ou le Gaulonite, dont on a parlé ci-devant, attira à son parti quelques personnes de qualité, quantité de voleurs et d’autres gens qui n’avaient rien à perdre ; et ayant pris de force le château de Massada, pilla l’arsenal du feu roi le grand Hérode, arma ses gens, vint droit à Jérusalem, s’en rendit maître, en chassa les Romains, et s’y fit proclamer roi. Il fit mourir le grand prêtre Ananias, et devint bientôt insupportable par ses excès et ses cruautés. Ce qui fut cause que deux hommes du parti d’Eléazar se soulevèrent contre lui, et animèrent le peuple à se délivrer du joug de sa tyrannie. On attaqua donc Manahem ; et après quelque résistance, il fut abandonné des siens, et obligé de se cacher dans un lieu nommé Ophlas, où il fut trouvé le lendemain et mené au supplice.