Cet auteur doit entrer dans ce dictionnaire, parce qu’il est assez souvent cité par Josèphe l’historien, par Eusèbe et même par Strabon, par Athénée, par Pline et par quelques autres anciens, comme ayant écrit les antiquités des Indes, et y rapportant plusieurs choses qui concernent l’empire de Babylone et la puissance de Nabuchodonosor, qui ont un très-grand rapport à ce que nous en apprend l’Écriture. Or Mégasthènes était Grec, et avait l’honneur d’être considéré de Séleucus, roi de Syrie, qui l’employa dans des négociations auprès de Sandrorotène, roi des Indes. Il eut occasion, pendant qu’il était en la cour de ce prince, d’étudier l’histoire et les mœurs du pays, et d’en voir diverses provinces, ce qui le mit en état, dans la suite, d’en écrire l’histoire. Cet ouvrage est entièrernent perdu. Il ne nous en reste que ce qui s’en trouve cité dans Josèphe. Antiquités judaïques livre 10 c. 2 et contre Appion, lib. 1 ; dans Eusèbe, Proeparat. Evang livre 9 ; dans Strabon, livre 15 page 687, etc. Anne de Viterbe, fameux imposteur, né en 1437, publia divers auteurs anciens qu’il avait forgés, entre autres Mdgasthènes, qu’il nomme Mégasthènes, parce qu’il l’avait trouvé ainsi écrit dans là version latine de Josèphe faite par Rufin. Mais ces livres, qu’il donna au public avec des commentaires de sa façon, sont aujourd’hui tombés dans le plus grand mépris, et personne n’oserait se servir de leur témoignage.