C’est le nom que les Juifs donnent à certains morceaux de parchemin qu’ils enchâssent dans les poteaux des portes de leurs maisons prenant à la lettre ce que Moïse (Deutéronome 21.1-8) leur ordonne dans le Deutéronome, en leur disant : Vous n’oublierez jamais la loi de Dieu ; vous la graverez sur les poteaux de vos portes. Ces expressions ne voulaient dire autre chose, sinon : Vous vous en souviendrez toujours, soit que vous entriez dans votre maison, soit que vous en sortiez. Mais les docteurs hébreux ont cru que le législateur demandait quelque chose de plus. Ils ont dit que pour ne pas se rendre ridicules, en écrivant au dehors de leurs portes les Commandements de Dieu, ou même pour ne pas les exposer à la profanation des méchants, il fallait au moins les écrire dans un parchemin et les enfermer dans quelque chose. On écrit donc sur un carré de parchemin préparé exprès, écrit d’une encre particulière, d’un caractère bien carré, ces mots (Deutéronome 6.4-5-9) : Écoute, Israël ; je-suis le Seigneur, etc. Puis on laisse un petit espace, et on continue (Deutéronome 11.13) : Il arrivera, si tu obéis à mes commandements, jusqu’à ces paroles : Tu les écriras sur les poteaux de tes maisons, etc. Après cela on roule ce parchemin ; on le met dans un tuyau de roseau, ou autre ; on écrit à l’extrémité du tuyau le mot Sadaï, qui est un des noms de Dieu ; on le met aux portes des maisons, des chambres et de tous les lieux qui sont fréquentés ; on l’attache aux battants de la porte, au côté droit ; et toutes les fois qu’en entre dans la maison, ou qu’on en sort, on touche en cet endroit du bout du doigt, et on baise la doigt par dévotion. Le terme hébreu mezuza signifie proprement les jambages de la maison. ; mais on le donne aussi à ce rouleau dont on vient de parler. On peut voir Léon de Modène, Cérémonies des Juifs, partie 1, chapitre 2.