Peuples descendus de Moab, fils de Luth. Leur demeure fut au delà du Jourdain et de la mer Morte, aux deux côtés du fleuve Arnon. Leur capitale était située sur ce fleuve, et était nommée Ar, ou Aréopolis, ou Ariel de Moab, ou Rabbath-Moab, c’est-à-dire, capitale de Moab, ou Kir-hareseth, c’est-à-dire, Ville aux murs de brique. Ce pays avait d’abord été possédé par les géants Enacim (Deutéronome 2.11-12). Les Moabites le conquirent sur eux, et les Amorrhéens, dans la suite, en reprirent une partie sur les Moabites (Juges 11.13). Moïse fit la conquête de ce qui était aux Amorrhéens, et le donna à la tribu de Ruben. Les Moabites furent épargnés par Moïse, et Dieu lui défendit de les attaquer (Deutéronome 2.9). Mais il y eut toujours une grande antipathie entre les Moabites et les Israélites, qui produisit entre eux de grandes guerres. Le devin Balaam engagea les Hébreux dans l’idolâtrie et dans l’impudicité, par le moyen des filles de Moab (Nombres 25.1-2, Voyez Josué, paragraphe 13] ; et Balac, roi de ces peuples, fit ce qu’il put pour obliger Balaam à maudire le peuple du Seigneur (Nombres 22.2). Les Moabites ayant eu la dureté ne refuser aux Israélites le simple passage dans leur pays, et ne leur ayant pas voulu donner du pain et de l’eau dans leur extrême nécessité, Dieu avait ordonné que les Moabites n’entreraient point dans l’assemblée de son peuple jusqu’a la dixième génération (Deutéronome 23.3).
Eglon, roi des Moabites, fut un des premiers qui opprima Israël, après la mort de Josué. Aod tua Eglon, et les Israélites chassèrent les Moabites de leur pays (Juges 3.12). Hanon, roi des Ammonites, ayant fait outrage aux ambassadeurs de David, ce prince lui fit la guerre et assujettit Moab et Ammon à son empire (2 Samuel 10.1-2). Ils y demeurèrent jusqu’à la séparation des dix tribus. Alors les Ammonites et les Moabites entrèrent sous l’obéissance des rois d’Israël, et y demeurèrent jusqu’à la mort d’Achab (2 Samuel 8.1-4).
Aussitôt après la mort d’Achab, les Moabites qui jusqu’alors avaient été soumis aux rois d’Israël, se soulevèrent et ne voulurent plus leur obéir (2 Rois 3.4-5). Mésa, roi de Moab, refusa de payer le tribut de cent mille agneaux et d’autant de béliers qu’il devait leur donner, ou par chaque année, ou une fois au commencement de chaque règne, ce que l’Écriture ne nous explique pas. Le règne d’Ochosias fut ensuite si court, qu’il n’eut pas le temps de leur faire la guerre ; mais Joram, fils d’Achab et frère d’Ochosias, étant monté sur le trône, songea à les réduire ; il fit la revue des troupes d’Israël dans la campagne, près Samarie, puis envoya vers Josaphat, roi de Juda, lui dire que le roi de Moab s’était révolté contre lui, et qu’il le priait de venir à son secours pour le réduire. Josaphat lui fit répondre qu’il irait et qu’il pouvait disposer de tout ce qui lui appartenait. Ensuite ils se joignirent et convinrent d’aller contre les Moabites par le désert d’Idumée. Le roi de ce pays, comme vassal de Josaphat, se joignit à eux, et leur armée marcha pendantsept jours à travers des déserts, où ils se trouvèrent sans eau et en danger de voir périr de soif les hommes et les bêtes. Alors le roi d’Israël s’écria : Hélas ! serait-il possible, Seigneur, que vous nous ayez assemblés ici trois rois pour nous livrer entre les mains de Moab ? Josaphat demanda : N’y a-t-il point ici quelque prophète du Seigneur ? L’un des serviteurs du roi d’Israël lui répondit : Il y a ici Élisée, fils de Saphat, qui servait Élie. Aussitôt les trois rois le furent trouver. Le prophète fit quelque difficulté d’écouter Joram, mais à la considération de Josaphat, il leur répondit : Voici ce que dit le Seigneur (2 Rois 3.16) : Creusez dans le torrent, et faites-y plusieurs fosses ; il n’y aura ni pluie ni vent, et cependant vous verrez le lit du torrent se remplir d’eau, et vous boirez, vous, vos serviteurs et vos bêtes ; et ceci n’est rien en comparaison de ce que le Seigneur veut faire pour vous ; car il livrera les Moabites entre vos mains, vous détruirez toutes leurs villes fortes, et vous ravagerez toutes leurs campagnes. L’effet suivit la prédiction du prophète. Le lendemain le torrent fut rempli d’eau ; et les Moabites, ayant appris que les rois d’Israël, de Juda et d’Édom étaient venus pour les combattre, se mirent en campagne et vinrent les attendre sur leurs frontières ; et s’étant levés le lendemain au point du jour, les eaux leur parurent comme teintes de sang ; ils s’entredirent : C’est du sang qui a été répandu par l’épée, les rois se sont battus et tués l’un l’autre marchons hardiment et allons au pillage. Ils vinrent donc dans cette confiance pour piller le camp des Israélites ; mais les Israélites sortirent sur eux avec tant de vigueur, qu’ils les renversèrent, les battirent et les mirent en fuite, et ravagèrent leur pays. Joram assiègea leur capitale, mais ayant vu que le roi de Moab, poussé de désespoir, était sur le point d’immoler son propre fils, les trois rois levèrent le siège et se retirèrent (2 Rois 3.1-3).
Observations sur la victoire des Israélites sur les Moabites révoltés (2 Rois 3). Nous voyons partout, dans l’Écriture, que le Seigneur, le Dieu des armées, a toujours favorisé les hommes de courage et de vertu ; il tient la victoire entre ses mains, et la donne toujours à celui qui lui est le plus fidèle et le plus agréable. Élisée s’explique formellement la-dessus en présence des trois rois qui l’étaient venus trouver pour le consulter :Si je ne respectais, dit-il à ces trois princes (2 Rois 3.14), la personne de Josaphat, roi de Juda, je n’eusse pas seulement jeté les yeux sur vous, et ne vous eusse pas regardé ; mais en considération de ce prince, qui était droit et juste devant le Seigneur (1 Rois 22.43), il leur promet la victoire et les en assure par un miracle. Vous ne verrez, leur dit-il, ni vent, ni pluie, et néanmoins le lit de ce torrent sera rempli d’eau, et vous boirez, vous, vos serviteurs et vos bêtes, et ils en virent le lendemain l’effet. Le prophète, pour ne leur laisser aucun doute, continue à parler plus clairement, et leur dit : Ceci n’est encore qu’une petite partie de ce que le Seigneur veut faire pour vous ; il livrera de plus Moab entre vos mains, vous détruirez toutes leurs villes fortes, etc.
Bien qu’Élisée eût promis à ces trois rois qu’ils triompheraient de leurs ennemis, ils ne laissèrent pas de prendre toutes les précautions nécessaires pour réussir dans leur entreprise, et se tinrent bien tranquillement sur leurs gardes dans leur camp. Le stratagème dont ils se servirent contre les Moabites était ordinaire chez les Grecs et les Romains ; il y en a plus de cent exemples dans leur histoire ; mais ce que je trouve de surprenant, c’est que leurs ennemis s’y soient si souvent laissé attraper. Ces sortes de ruses étaient la ressource des petites armées contre les plus nombreuses ; elles ont presque toujours eu un heureux succès, ainsi que les sorties générales des places assiégées, si communes dans l’antiquité et si rarement pratiquées par les modernes qui en ignorent le fin et les avantages dans les cas grande extrémité.
Les Moabites, dit l’auteur sacré (2 Rois 4.21), ayant appris que ces rois étaient venus pour les combattre, assemblèrent tous ceux qui portaient les armes, c’est-à-dire, non-seulement toutes leurs troupes, mais même les vieillards, les vétérans, et ceux qui pouvaient s’en exempter par les prérogatives de leurs charges ; et ils vinrent les attendre tous ensemble sur leurs frontières.
Et s’étant levés dès le point du jour, dès que les rayons du soleil brillèrent sur les eaux, elles leur parurent rouges comme du sang. L’Écriture ne nous donne pas ceci comme un prodige, aussi n’avons-nous garde de le prendre sur ce pied ; ces sortes de choses peuvent être mises au nombre de celles qui arrivent tous les jours naturellement : ce n’était pas, comme le dit le savant commentateur, que les eaux parussent rouges, à cause du terrain au travers duquel elles avaient passé, ou à cause du sable et du fond du torrent qui pouvait être rougeâtre ; car les Moabites y étant accoutumés, n’en eussent pas été surpris ; mais, comme il le dit fort bien après, parce que le soleil, qui paraît souvent rouge à son lever ou à son coucher, imprime cette couleur aux nuages et par réflexion dans les eaux, comme dans un miroir ; c’est ainsi que la mer paraît quelquefois tout en feu ou de couleur de sang, lorsque cela arrive. De plus, comme le torrent, la veille, était à sec et qu’il n’était point tombé de pluie pendant la nuit, ils donnèrent facilement dans le panneau. C’est du sang, s’entre-dirent-ils, qui a été répandu par l’épée. Les rois se sont battus l’un contre l’autre et se sont entre-tués. Moabites, marchez hardiment au pillage. Ils marchèrent donc aux Israélites, comme à une victoire assurée, sans aucune défiance de l’événement, et ils se tinrent d’autant moins sur leurs gardes, qu’ils ne voyaient paraître personne ; car il y a toute apparence que les Juifs se cachèrent dans leur camp, ou même qu’ils se mirent sur le ventre pour n’être pas aperçus, et rendre les Moabites, qui ne songeaient qu’au pillage, moins circonspects, et les attaquer à l’improviste au moment qu’ils s’y attendaient le moins, comme cela arrive à toute armée qui présume trop de ses forces, et qui se trouve sous la conduite de généraux imprudents, qui marchent toujours dans la croyance qu’on n’oserait sortir sur eux. Ils vinrent donc au camp d’Israël, dit l’Écriture (2 Rois 5.24), mais les Israélites sortant tout d’un coup, battirent les Moabites qui s’enfuirent devant eux.
La coutume des Juifs était de se retrancher dans leur camp ; il ne paraît pourtant pas qu’ils le fussent en cet endroit. Je crois volontiers qu’ils se mirent en bataille à la tête de leur camp couchés sur le ventre, comme je l’ai déjà dit, pour n’être pas aperçus de leurs ennemis ; cc qui n’était pas difficile, puisqu’il n’y avait point de cavalerie dans les deux armées. Comme ces peuples suivaient la même tactique, je range les Juifs sur plusieurs grands corps, et par conséquent les Moabites de la même manière. Pour les frondeurs, quoiqu’il n’en soit point fait mention ici, et qu’ils ne paraissent qu’au siège de la ville capitale des Moabites (2 Rois 4.25), il est apparent qu’ils étaient dans l’armée ; on les mettait souvent derrière la ligne. Il y a des interprètes qui veulent que les frondeurs, dans le siège qui suivit cette victoire, fussent ceux qui servaient les catapultes : ils se trompent, comme le dit fort bien dom Calmet ; mais ce qu’il y a de remarquable, c’est que les Israélites abattirent une partie des murailles de la ville par les pierres qu’on jetait avec des machines. On peut voir mille exemples de cela dans les historiens profanes, surtout dans César et dans le commentaire sur Polybe par le chevalier de Folard, tome Il, où il traite des machines de guerre des anciens. [Ici finissent les observations du chevalier de Folard].
On ne voit pas distinctement quel fut l’état des Moabites depuis ce temps. Mais Isaïe, au commencement du règne d’Ézéchias, les menace d’un malheur qui devait leur arriver trois ans après sa prédiction (Isaïe 15.1-2), et qui regarde apparemment la guerre que Salmanasar, roi d’Assyrie, fit aux dix tribus et aux peuples de delà le Jourdain.
Amos (Amos 1.13) leur prédit encore de grands malheurs, qui sont apparemment ceux qu’ils souffrirent sous Ozias et Joathan, rois de Juda (2 Chroniques 16.7-8 ; 27.5), ou ceux que Salmanasar leur fit souffrir ; ou enfin la guerre que leur fit Nabuchodonosor, cinq ans après la ruine de Jérusalem (Jérémie 25 ; Jérémie 27). Nous croyons que ce prince les mena au delà de l’Euphrate, comme les prophètes les en avaient menacés (Jérémie 9.26-12.14-15 ; 25.11-12 ; 48.1) ; et que Cyrus les y renvoya, ainsi que les autres peuples captifs (Jérémie 48.47 ; 49.3-6,39 ; 50.16). Après le retour de la captivité, nous les voyons se multiplier, se fortifier, de même que les Juifs et les autres peuples voisins ; toujours soumis aux rois de Perse ; puis assujettis à Alexandre le Grand, et successivement aux rois de Syrie et d’Égypte, et enfin aux Romains. Il y a même assez d’apparence que dans les derniers temps de la république des Juifs, ils obéissaient aux rois Asmonéens, et ensuite à Hérode le Grand.
M. Poujoulat n’a pu visiter le pays des Moabites ; il ne l’a vu que de loin, et voici néanmoins en quels termes il en parle, dans la Correspondances d’Orient, lettr. 107, tome 1V, pages 398.401 :
« Voilà cette terre de Moab que Jéhovah, dans sa vengeance, voulut livrer à la conquête, et dont Jérémie prophétisa les malheurs ; là-bas s’élevaient les cités sœurs de Moab, Dibon, Aroër, Hélon, Jasa, Méphaath, Nabo, Béthgamul, Béthmaon, Carioth, Bosra, sur qui tomba aussi le jugement du Seigneur ; Moab s’était moqué d’Israël comme d’un voleur surpris au milieu de ses complices, et le glaive ennemi entra dans ses murailles de briques ; les petits-enfants de Moab apprirent à jeter de grands cris ; les plus vaillants de ses jeunes hommes périrent, et ceux qui voulurent se sauver durent se cacher dans le désert comme des bruyères, ou se retirer dans le creux des rochers, sur les hauts sommets où les colombes font leurs nids ; on n’entendait que des sanglots sur tous les toits de Moab et dans ses places publiques, parce que Moab avait été brisée comme un vase inutile ; le vin ne coulait plus dans les pressoirs ; ceux qui foulaient les raisins ne chantaient plus leurs chansons accoutumées ; toutes les têtes étaient sans cheveux, les barbes rasées, et de tous côtés se trouvaient la frayeur, la fosse et le piège. « Fille de Dibon, » s’écrie Jérémie, descends de ta gloire, assieds-toi dans la misère et dans la soif, parce que l’ennemi qui a ravagé Moab montera sur tes murailles et les renversera ; vous qui habitez Aroër, tenez-vous sur le chemin, et regardez ce qui se passe ; interrogez celui qui s’enfuit, et dites à celui qui se sauve : Qu’est-il arrivé ?… Hurlez, criez, publiez sur l’Arnon que la grande Moab est dét ruite. Jérémie compare ses gémissements aux soupirs d’une flûte, et pleure lui-même avec les enfants de Moab. Cette poésie biblique, qui sert comme de compagne au voyageur dans les régions de la Judée, ressuscite les vieux âges d’Israël, et jette du charme et de la grandeur sur tout ce qu’on voit. En écoutant ces voix inspirées, qui nous retracent d’intéressants souvenirs, on aimerait peut-être à ne pas avoir si souvent sous les yeux les tableaux de la vengeance et de la destruction, on voudrait redire avec un prophète : Ô épée du Seigneur, ne te reposeras-tu jamais ? Rentre dans ton fourreau, refroidis-toi, et ne frappe plus.
J’ai causé avec des Arabes qui ont habité dans l’ancien pays de Moab ; ils m’en ont parlé comme d’une terre féconde et magnifique. Ce sont tantôt de riantes vallées qu’arrosent des rivières ou des courants bordés de grands roseaux et de platanes, tantôt des plaines où se déploient des moissons d’orge ou de froment. La nature s’y montre sous des aspects divers ; on passe d’un frais paysage à un site imposant, d’une scène charmante à un tableau sévère. Des tribus vagabondes, connues sous le nom d’Arabes moabites, peuplent ces montagnes ; leurs chèvres, leurs chameaux et leurs coursiers broutent le gazon de ces vallées. Ainsi se trouvent accomplies les prophétiques paroles prononcées contre les enfants d’Ammon : Je vous livrerai aux peuples de l’Orient, afin que vous deveniez leur héritage ; ils établiront sur votre terre les parcs de leurs troupeaux ; ils y dresseront leurs tentes, ils mangeront vos blés et boiront votre lait. J’abandonnerai Rabbath pour étre la demeure des chameaux, et le pays des enfants d’Ammon pour servir de retraite aux bestiaux. Dans cette région de Moab, où s’élevaient autrefois tant de cités, on ne trouve plus qu’une ville de quatre mille habitants, appelée Dérdié, et huit ou dix petits villages. Les Arabes moabites, vivant séparés du monde dans leurs montagnes et leurs vallées, semblent bannis de l’histoire des nations, et personne ne sait en Europe qu’ils se levèrent en armes, il y a quinze ans, pour pénétrer dans la Syrie. À cette nouvelle, les différentes tribus de la Palestine et celles qui habitent les rives de l’Oronte, puissamment secondées par les tribus de Bassora, se réunirent aux troupes des pachas d’Acre, de Damas et d’Alep. Les guerriers moabites étaient au nombre de quatre-vingt mille ; ils avaient à combattre trente tribus, qui formaient une armée de soixante mille hommes, sans compter les soldats des pachas, évalués à quatorze mille. Celui qui marchait à la tête de la légion moabite se nommait Abou-Nocta ; elle avait un second chef appelé Abdallah-El-Haaddal. La légion ennemie s’avança jusque dans le voisinage de Hama, l’ancienne Apaniée ; là, elle se vit entourée des trente tribus et des troupes turques. Il y eut des combats pendant quarante jours et quarante nuits ; comme les Moabites haïssaient bien plus les Osmanlis que les Arabes, c’était surtout contre eux qu’ils dirigeaient leurs coups, et au bout de trente-cinq jours, il ne resta pas un seul soldat turc en état de combattre. La bataille alors recommença avec une ardeur violente entre les Moabites et les trente tribus commandées par un chef nommé Il-Déracé ; les phalanges d’Abou-Nocta furent mises en déroute et poursuivies jusqu’à Palmyre. Il-Déracé, le grand chef des trente tribus, entra dans Hama au milieu des acclamations de la multitude ; les femmes et les enfants allèrent à sa rencontre, les uns en brûlant de l’encens et des parfums, les autres en agitant des mouchoirs blancs. Cette guerre de 1816 est un des plus grands événements qu’aient eus à raconter les annales du désert.
Les principales divinités des Moabites étaient Chams et Béelphégor. Nous en avons parlé sous leurs titres particuliers, et nous avons tâché de montrer que Chamos était le soleil, et que Béelphégor était le dieu Adonis. L’Écriture parle aussi en quelques endroits de Nébo ; de Baal-méon el du Baal-dibon, comme de dieux des Moabites ; mais il y a assez d’apparence que ce sont plutôt les noms des lieux où Chamos et Béelphégor étaient honorés, et que Baal-dibon, Baalméon et Nébo ne sont autres que Chamos adoré à Dibou, à Méon et sur le mont Nébo.