La Judée était un pays de montagnes ; mais les montagnes pour la plupart en étaient belles, fertiles et bien cultivées. Elles portaient des fruits, des oliviers, des vignes, du pâturage. Moïse (Deutéronome 32.13) dit que les rochers de ses montagnes produisent le lait et le miel, par une figure de discours qui exagère leur fertilité. Il dit ailleurs (Deutéronome 8.7-9) que les montagnes de la Palestine sont des sources d’excellentes fontaines, et que dans leurs entrailles on trouve des mines d’airain. En effet nous apprenons de l’histoire qu’il y avait autrefois de très-bonnes mines dans la Palestine et dans le Liban. Aristée dans l’Histoire des Septante Interprètes, dit que ces mines subsistèrent jusqu’au règne des Perses, et qu’alors les gouverneurs de cette province, ayant fait entendre au roi que la dépense que l’on y faisait excédait le profit, furent cause qu’on les abandonna. Moïse demandait avec instance au Seigneur qu’il pût voir ces belles montagnes de la Judée et le Liban (Deutéronome 3.25).
Voici les noms des principales montagnes dont il est parlé dans l’Écriture, et dont nous avons dit quelque chose sous l’article de chacune d’elles en particulier.
Liste des montagnes les plus célébres dont il est parlé dans l’Écriture.
Le mont Séir (Genèse 16.6), ou d’Idumée.
Le mont Horeb (Deutéronome 1.2), près de Sinaï, dans l’Arabie Pétrée.
Le mont Sinaï (Deutéronome 23.2), dans l’Arabie Pétrée.
Le mont Hor (Nombres 20.22). dans l’Idumée.
Le mont de Gelboé (2 Samuel 1.21), au midi de la vallée de Jesrael.
Le mont Nébo (Nombres 32.3), partie des montagnes d’A barini.
Le mont Thabor (Juges 4.6), dans la basse Galilée, au nord du Grand-Champ. [La hauteur du Thabor est de trois cent douze toises ou de six cent neuf mètres. C’est la même hauteur que celle du mont Hermon]
La montagne d’Engaddi (Josué 15.62), près de la mer Morte.
Le mont Liban (Deutéronome 3.25), et l’Antiliban. [La hauteur du Liban est de dix-sept cents toises ou de trois mille trois cent, treize mètres. C’est la plus haute montagne de la Palestine].
Le mont Calvaire (Luc 23.33), où Jésus-Christ fut crucifié, au couchant septentrional de Jérusalem.
Le mont Garizim (Juges 9.7), où était le temple des Samaritains.
Le mont Hébal (Josué 8.30), voisin de Garizim.
Le mont de Galaad (Genèse 31.21-25), au delà du Jourdain.
Le mont d’Amalech (Juges 12.15), dans la tribu d’Éphraïm.
Le mont Moria (2 Chroniques 3.1), où le temple fut bâti.
Le mont de Pharan (Genèse 14.6 Deutéronome 1.1), dans l’Arabie Pétrée.
Le mont Gaas (Josué 14.30), dans la tribu d’Ephralin.
Le mont des Oliviers (Luc 21.37), autrement la montagne du Scandale.
Le mont Phasga (Nombres 21.20 Deutéronome 34.1), au delà du Jourdain.
Le mont Hermon (Josué 11.3), au delà du Jourdain, près du Liban. [Comme le Thabor, le mont Hermon a trois cent douze toises ou six cent neuf mètres de hauteur].
Le mont Carmel (Josué 19.26), sur la Méditerranée, entre Dora et Plolémaïde. [La hauteur du Carmel est de trois cent quarante-trois toises ou de six cent soixante-dix mètres].
Il y a aussi plusieurs autres montagnes, qui ne sont célèbres que par les villes qui sont assises sur leur sommet ; comme Hébron, Samarie, Nazareth, Gabaon, Sophim, Silo, etc.
Les montagnes de Juda [Luc 1.39-65] sont principalement au midi de cette tribu, tirant vers l’Idumée.
Les montagnes d’Éphraïm sont répandues presque dans toute l’étendue de cette tribu à l’exception de ce qui est situé sur le Jourdain à l’orient, et sur la Méditerranée au couchant. [Elles étaient sur les frontières d’Éphraïm et de Benjamin, en sorte qu’elles séparaient le royaume de Juda d’avec le royaume d’Israël. 2 Chroniques 19 le. Géogr de la Bible de Vence].
Les montagnes de Galaad s’étendent du nord au midi, depuis le Liban ou le mont Hermon, jusqu’aux monts Séïr ou aux montagnes d’Idumée.
Les monts Abarim, Phasga et Nébo, ne font qu’une chaîne de montagnes, qui s’étend de l’orient au couchant, depuis les monts de Galaad ou de Séïr jusque bien avant dans les plaines de Moab, à l’orient du Jourdain.
On peut voir sur l’article de Jérusalem, les montagnes qui étaient dans cette ville, ou autour d’elle. Les Hébreux donnaient volontiers aux montagnes l’épithète d’éternelles, parce qu’elles sont aussi anciennes que le monde (Genèse 49.26 Deutéronome 33.15 Psaumes 75.5)
Quelques philosophes ont-douté qu’avant le déluge il y ait eu des montagnes dans le monde. Ils prétendent que les montagnes n’ont été produites que par l’affaissement et l’éboulement des terres, causés par l’ouverture que les eaux, qui étaient sous la terre, firent en différents endroits, pour inonder le globe terrestre. Alors la surface de la terre, inégalement haussée et rabaissée par les secousses que les eatix lui causèrent, produisit naturellement des montagnes et des vallées. C’est le système proposé par l’auteur [Thomas Burnet] de Telluris Theoria sacra. On peut voir ce que nous avons dit sur le déluge.
Mais il y a beaucoup plus d’à pparence qu’il y eut des montagnes dès le commencement du monde. Moïse, en parlant du déluge et de l’ouverture des sources du grand abîme, qui se fit alors, ne dit rien de ce prétendu bouleversement, de la superficie de la terre. Il nous décrit, le jardin d’Éden, et le cours des fleuves qui en sortaient à-peu-près comme ils sont encore à présent. Or si ce renversement dont on parle, était arrivé à la terre, on ne pourrait aujourd’hui reconnaître aucune trace de l’ancien monde. De plus, Moïse dit que les eaux qui couvraient d’abord au commencement du monde toute la superficie de la terre s’écoulèrent et se retirèrent toutes en un lieu, à la voix du Seigneur, et qu’alors parut l’élément aride. Il y avait donc dès lors des hauts et des bas sur la terre, pour que les eaux pussent se retirer dans les lieux bas, et laisser les hauteurs à découvert. Enfin Moïse parle des montagnes en deux endroits comme des choses subsistantes avant le déluge. Il dit que l’eau était de quinze coudées plus élevée que les plus hautes montagnes (Genèse 7.19-20), et que l’arche de Noé s’arrêta sur les monts Ararát (Genèse 8.4-5). Il y avait donc alors des montagnes. De plus, il donne aux montagnes l’épithète d’anciennes et d’éternelles (Deutéronome 33.15), de vertice montium antiquorum, de pomis collium oeternorum, voulant insinuer qu’elles étaient aussi anciennes que le monde.
Le Psalmiste (Psaumes 89.2) parlant de la création du monde, marque positivement les montagnes. Avant que les montagnes fussent faites et que la terre fût établie, vous êtes Dieu dans toute la suite des générations. Et ailleurs d’une manière encore plus expresse (Psaumes 53.6-8) : Vous avez fondé la terre sur un fondement solide. L’abîme la couvrait comme un manteau ; les eaux étaient répandues sur les montagnes. Au son de vos menaces elle s’est enfuie ; les montagnes s’élèvent, et les vallons s’abaissent dans le lieu que vous leur avez marqué. Et Salomon dans les Proverbes (Proverbes 8.25), parlant de la Sagesse : Je suis de toute éternité, et avant que la terre fût créée. L’abîme n’était pas encore, et les fontaines n’avaient pas encore paru que j’étais déjà conçue. Je suis produite avant les montagnes et les collines.
Montagne, sans autre désignation, fort haute et sur laquelle l’ange tentateur transporta Notre-Seigneur (Matthieu 4.18) ; on la place non loin de Jéricho. Barbié du Bocage. N. Sanson donne à cette montagne le nom de montagne de la Tentation, et ce nom est adopté. C’est lui qui, je crois, l’a supposée placée le premier près de Jéricho vers le nord.
Montagne des Béatitudes. Voyez Béatitudes.
Montagne de La Multiplication des pains. Voyez Béatitudes.
Montagne de Nephtali, sur laquelle était Cédés ou Cadès, ville de refuge dans là tribu de Nephtali (Josué 20.7).
Montagne du scandale, montagne où Salomon éleva, comme dans les hauts lieux, des autels aux idoles des peuples étrangers. Les uns croient reconnaître, dans la désignation qu’en donne le livre des Rois, la montagne des Oliviers ; d’autres croient plutôt qu’il s’agit ici d’une hauteur située au S. de Jérusalem, au-delà de la vallée des fils d’Ennon. Barbié du Bocage.
Montagne du temple, ainsi nommée du temple qui y était construit ; c’est la même que le mont Moria. Idem. Voyez Moria.
Montagnes des Amorrhéens (Deutéronome 1.7) et suivants Sous cette désignation il faut sans doute entendre, non point une dénomination particulière, une localité distincte, mais une mention générale ; elle semble appliquée par Moïse à tout le pays occupé dans la terre de Chanaan par les Amorrhéens ; peut-être même l’est-elle à la terre de Chanaan tout entière. Placés au midi, vivant dans les montagnes, les Amorrhéens furent le premier peuple que les Israélites rencontrèrent en venant du désert, et le premier qu’ils combattirent. Barbié du Bocage.