Insecte volant fort connu et déclaré impur dans la loi de Moïse (Luc 11.42) : Tout animal qui a plusieurs pieds et qui marche sur son ventre sur la terre sera impur.
Les Philistins adoraient le dieu Mouche sous le nom de Beelsebub. Les Égyptiens rendaient aussi un culte superstitieux à l’escarbot, et on voit la mouche sur quelques médailles phéniciennes, comme aussi sur la statue de la déesse Diane d’Éphèse. L’auteur du livre de la Sagesse (Sagesse 12.8), après avoir dit que Dieu envoya des mouches et des guêpes contre les Amorrhéens et les chananéens pour les chasser petit à petit de leur pays, ajoute que Dieu les châtia par les mêmes animaux à qui ils rendaient des honneurs divins. Ils adoraient donc la mouche aussi bien que les Philistins. Voyez ci-devant Beelsebub.
Le Seigneur avait promis à son peuple (Exode 23.28 Deutéronome 7.20 Josué 24.12 Sagesse 12.8) qu’à son entrée dans la terre de Chanaan il enverrait contre les chananéens une armée de mouches et de guêpes pour les chasser de leur pays. C’est ce qu’il exécuta en effet, comme on le voit par Josué et par le livre de la Sagesse ; et on ne peut pas douter que plusieurs chananéens n’aient effectivement quitté leur pays, pour se garantir de ces fâcheux insectes. On peut voir ci-devant l’article Miel, où nous parlons des abeilles [Il existe en Abyssinie des insectes que les habitants du pays appellent tsalsalia, « D’après Bruce, disent MM. Combes et Tamisier, les bestiaux s’enfuient à l’approche de cette mouche pour échapper à ses atteintes, et les pasteurs sont obligés toutes les années d’abandonner les terrains gras et humides pour se transporter dans des pays arides et sablonneux. L’un des pays ou ce phénomène se passe se nomme Taka ; il est situé sur les bords du Tacazé (Terrible), et a sans aucun doute donné son nom à cette rivière. »
Mais on a prétendu que l’existence de cet insecte était problématique. M. Salt la nie formellement, sans néanmoins s’appuyer de bonnes raisons ; mais ce qui semblerait donner quelque fondement à son opinion, c’est que Burckhardt, qui a visité ces contrées en marchand, ne dit rien de cette mouche extraordinaire, et pourtant la tsalsalia était connue dès la plus haute antiquité, comme l’atteste ce passage d’Isaïe (Isaïe 7.18) : « En ce temps-là, le Seigneur appellera, comme par un coup de sifflet, la mouche qui est à l’extrémité des fleuves de l’Égypte, et l’abeille qui est au pays d’Assur. » Agatharchides en a aussi fait mention : « Les demeures des mangeurs de sauterelles, dit-il, sont bordées par un vaste pays couvert de pâturages, mais désert et inaccessible ; car, inondés par une innombrable quantité de scorpions et de taons armés de quatre dents, les habitants de ce district, ne sachant comment faire pour se délivrer de ce fléau, prirent la fuite et laissèrent le pays inculte. » La seule différence qui existe entre ce récit et celui de Bruce, c’est que celui-ci prétend que ce phénomène a lieu toutes les années à une époque fixe, circonstance ignorée de l’auteur grec, et qui est exactement vraie. Pendant notre voyage en Nubie et dans le Sennar, nous avons questionné plusieurs personnes capables, et toutes ont été d’accord sur les détails qu’elles nous ont donnés sur cette mouche terrible, dont l’existence ne peut être révoquée en doute. »