Chef d’une grande famille qui revint de Babylone du temps d’Esdras (Esdras 2.57-58) [Rien n’autorise à dire que la famille d’Ami était grande ; il y a même raison de croire qu’elle ne l’était pas. D. Calmet parle d’après Simon, copie souvent au lieu de le corriger. Simon dit que les enfants d’Ami revinrent au nombre de trois cent quatre-vingt-douze, et firent alliance avec les Nathinéens ; sur quoi il indique Esdras, 2.58. Il a imaginé cette alliance, et il se trompe sur le nombre des descendants d’Ami. L’historien ne l’énonce pas en particulier ; il nomme trente-quatre chefs des familles nathinéennes puis onze chananéens, serviteurs de Salomon, et dit que le nombre total de leurs descendants qui revinrent de la captivité était de trois cent quatre-vingt-douze (Esdras 2.13-58). On sait que les Nathinéens venaient des anciens Gahaonites, épargnés par Josué. Ami est compté le dernier des chananéens conférez (Esdras 2.55-58, 1 Rois 9.20-21), serviteurs de Salomon (Esdras 2.55-57 ; Néhémie 7.57-59) ; ses descendants ne revinrent point de Babylone du temps d’Esdras, comme le dit D. Calmet, mais avec Zorobabel (Esdras 2 ; Néhémie 7). Ami est nommé Amon, dans le texte parallèle de Néhémie (Néhémie 7.59)].
Le nom d’ami se prend, dans l’Écriture, pour le prochain en général, celui avec qui l’on n’a rien à démêler (Lévitique 19.18). Vous aimerez votre ami comme vous-même, c’est-à-dire votre prochain, votre frère. Et ailleurs (Deutéronome 19.4-7) : Celui qui aura tué son prochain sans le savoir, et sans avoir eu auparavant aucune inimitié contre lui, mais dont le fer de la cognée se sera échappé, et aura tué son ami, etc. Et encore (Deutéronome 23.24-25) : Si vous entrez dans la vigne de votre prochain, vous y pouvez manger du raisin autant qu’il vous plaira, et si vous entrez dans la moisson de votre ami, vous y romprez des épis pour en manger, etc., où l’on voit que l’ami et le prochain sont synonymes.
L’ami se prend aussi pour le favori d’un prince. Chusai était l’ami, le favori de David (1 Samuel 15.37 ; 16.16) ; Zabub, fils de Nathan, était l’ami de Salomon (1 Rois 4.5). Ochozath était l’ami particulier d’Abimelech, roi de Gerare (Genèse 26.26). Les saints sont nommés les amis de Dieu (Sagesse 7.27) ; mais ce nom a été principalement donné à Abraham (Jacques 2.23 ; 2 Chroniques 20.7). Les musulmans l’appellent communément de ce nom ; ils donnent à la ville d’Hébron, où ils croient qu’est son tombeau, le nom de ville de l’ami de Dieu. L’ami de l’époux (Jean 3.29) est le paranymphe, celui qui fait l’honneur de la noce, et qui conduit l’épouse de son ami au lit nuptial. Saint Jean-Baptiste était, à l’égard de Jésus-Christ et de son Église, l’ami de l’époux.
L’ami et l’amie se prennent aussi, dans un bon et un mauvais sens, pour marquer tantôt un amant et une amante qui s’aiment d’un amour permis et légitime, et tantôt ceux qui s’aiment et se recherchent d’une manière impure et illégitime, comme une courtisane (Osée 3.1).
On peut voir les qualités d’un véritable ami (Proverbes 18.17) : L’ami aime en tout temps ; et le frère se trouve dans le besoin. Et (Proverbes 5.24) : Et un bon ami vaut mieux qu’un frère. Et dans le livre de l’Ecclésiastique (Ecclésiaste 6.1-6, 7) : Choisissez bien vos amis ; car il y en a qui ne le sont que pendant la prospérité, d’autres qui ne sont que des amis de table ; mais un bon ami est un trésor inestimable : l’or et l’argent et tous les trésors ne sont rien auprès de lui ; c’est un présent que Dieu fait à ceux qui le craignent. Et : N’abandonnez point un ancien ami ; car un ami nouveau n’en approche point. Un ami nouveau est comme un vin nouveau ; laissez-le vieillir, si vous le voulez goûter avec plaisir, etc [Huré trouve que le mot amicus a onze acceptions différentes dans la Vulgate ; le mot amica quatre, le mot amicitia quatre aussi, et il fait un article spécial pour amice, vocatif d’amicus. Voici cet article :
Amice, mon ami.
1° Ce mot au vocatif, se dit sérieusement et par amitié, quand on s’adresse à des amis familiers (Luc 2.5) : Mon cher ami, prêtez-moi trois pains (Luc 14.10) : Mon ami, montez plus haut.
2° Quelquefois on s’en sert par ironie, comme pour marquer qu’on est indigne du nom d’ami (Matthieu 26.50). Qu’êtes-vous venu faire ici ? Saint Luc dit (Luc 22.48) : Juda, vous trahissez le fils de l’homme par un baiser ?
3° C’est une façon de parler dont on se sert presque dans toutes les langues, en s’adressant à des personnes qu’on ne connaît pas ; (Matthieu 20.13) : Mon ami., je ne vous fais point de sort ; (Matthieu 22.12) : Mon ami, comment êtes-vous entré en ce lieu, sans avoir la robe nuptiale ? »]