Ville de la tribu de Benjamin, disent Adrichomius et Simon, située sur la limite d’Éphraïm, à l’Ouest, ajoute Barbié du Bocage. Ce dernier dit encore que c’était la patrie de Selec, un des plus vaillants homme de l’armée de David. Ils se fondent sur la Vulgate (2 Samuel 23.37) où on lit : Selec de Ammoni, peut-être sur le passage parallèle de (1 Chroniques 11.39), qui porte : Selec Ammonites, et sur quelques raisons fournies par le contexte et par la qualité de Selec. D’autres au contaire, ne reconnaissent pas de ville d’Ammoni, et je crois qu’ils ont raison. L’Hébreu dit dans les deux endroits : Selec Ammonite ; mais cela peut s’entendre et comme si Selec était un Israélite, natif de la ville d’Ammoni, et comme s’il était un étranger originaire de la nation des Ammonites. C’est ce qui fait que des auteurs reconnaissent et nient tout à la fois l’existence d’Ammoni ; dans leurs traductions, ils rendent les textes cités comme s’il s’agissait d’une ville, et, dans leurs tables géographiques, ils ne la mentionnent pas. Huré n’a pas le mot Ammoni dans son Dictionnaire, tandis qu’à l’article de Selec, il dit que ce personnage était d’Ammoni. Calmet, qui n’a pas non plus ce mot, semble, à l’article de Selec, prendre ce brave pour un Ammonite de nation. Pour Simon, Selec est aussi Ammonite de nation, quoiqu’il eût dit qu’Ammoni était une ville de Benjamin où il avait reçu le jour. À propos de cette ville présumée, il copie Adrichomius, qui en avait copié un autre, et Barbié du Bocage, adoptant cette opinion sans l’avoir suffisamment discutée, fixe la position d’Ammoni sur la limite d’Éphraïm, aussi arbitrairement qu’Adrichomius l’avait placée sur la limite de Juda. Il fallait bien qu’on la situât quelque part, puisqu’on en admettait l’existence. Le sentiment qui ne reconnaît pas de ville d’Ammoni est le plus vraisemblable : on n’en trouve pas de ce nom dans aucune des listes fournies par les écrivains sacrés. Je ne vois aucun document qui autorise à la reconnaître dans la tribu de Benjamin, et je crois que Selec était Ammonite de nation, comme Urie, autre brave, était Héthéen de nation : Urias Hethœus, disent les historiens sacrés, après avoir parlé de Selec (2 Samuel 23.39 ; 1 Chroniques 11.41).