On lit dans saint Matthieu (Matthieu 22.16-18), que les disciples des pharisiens et les hérodiens vinrent trouver Jésus, pour le tenter, en lui demandant s’il leur était permis de payer le tribut à César, ou s’ils ne le devaient pas payer ; et que Jésus, connaissant leur malice, leur dit : Hypocrites, pourquoi me tentez-vous ? Montrez-moi la pièce d’argent qu’on donne pour le tribut : Ostendite mihi numisma census. On demande ce que c’était que cette pièce d’argent, et de quel tribut Jésus-Christ entend parler ? Pour le premier, l’Évangile nous apprend que cette pièce d’argent portait l’empreinte et l’inscription de César, ou de l’empereur : Cujus est imago hoec et superscriptio ? Dicunt ei : Coesaris. C’était donc une pièce de monnaie de l’empereur romain qui régnait alors, c’est-à-dire, de Tibère, ou de quelques-uns de ses prédécesseurs. À l’égard du tribut dont il s’agit ici, il y a beaucoup d’apparence que c’était une capitation, ou une taxe par tête. Appien dit que les Juifs payaient la capitation ; et Ulpien assure que, dans les provinces de Syrie, les mâles, depuis l’âge de quatorze ans, et les filles, depuis douze, jusqu’à soixante-cinq ans, étaient obligés de payer le tribut par tête ; et c’est la propre signification de census.