Dans le langage des Hébreux, comme dans les autres langues, le nom de peste se met pour toutes sortes de maladies et de fléaux ; il répond à l’hébreu deber, qui signifie proprement la peste, et qui s’étend aussi aux autres maladies épidémiques et pestilentielles. D’ordinaire les prophètes joignent le glaive, la peste et la famine, comme trois maux qui ne vont guère l’un sans l’autre, en prenant le nom de peste dans l’étendue que nous venons de marquer.
L’homme pestilent (Proverbes 15.12) est le moqueur, le railleur, le prétendu esprit fort, qui se raille de la simplicité des gens de bien et de la timidité des âmes pieuses ; l’hébreu lez qu’on traduit par pestilent, signifie un moqueur. La chaire de pestilence, dont il est parlé dans le premier psaume, est le siège de ces dangereux esprits. Salomon, en plus d’un endroit, précautionne son disciple contre leurs discours : Non amat pestilens (l’Hébreu, derisor) eum qui se castigat, le moqueur n’aime pas celui qui le reprend ; le châtiment de ces railleurs est une grande instruction pour les faibles, les petits, les insensés, ceux qui manquent de lumière et d’intelligence. Homines pestilentes dissipant civitatem (Proverbes 29.8) ; ces sortes de gens ne sont propres qu’à attirer sur une ville la colère de Dieu et à la détruire. Tertulle, avocat des Juifs, dit que saint Paul était un homme pestilent, hominem pestiferun ; (Actes 24.5k), qui répandait partout l’esprit de sédition, en disant que Jésus était le Christ. Jérémie (Jérémie 51.23) donne à Babylone le nom de montagne contagieuse, parce qu’elle répandait la peste de l’idolâtrie et de la superstition dans tout le monde. Le Messie, dans Osée, dit (Osée 13.14) : Je serai ta peste, Ô mort ! je serai ta ruine, Ô enfer ! Saint Jérôme traduit : Ero mors tua, o mors ; morsus tuus ero, inferne. Et dans le psaume (Psaumes 90.3), l’Hébreu porte : Il me délivrera des pièges du chasseur et de la peste dangereuse. Les mêmes lettres qui signifient une parole, dabar, signifient aussi la peste, deber.