Seconde femme d’Elcana, père de Samuel. Phénenna avait plusieurs enfants (1 Samuel 1.1-3), et Anne, qui devint ensuite mère de Samuel, était stérile. Phénenna au lieu de reconnaître que Dieu seul était auteur de sa fécondité, s’en élevait, et insultait à Anne, sa rivale : mais le Seigneur ayant visité Anne, Phénenna fut humiliée ; et quelques interprètes croient que Dieu lui ôta ses enfants, ou du moins qu’elle n’en eut plus depuis ce temps-là, suivant cette parole du Cantique d’Anne (1 Samuel 2.5) : Sterilis peperit plurimos, et quoe multos kabebat filios, infirmata est.
[Faut-il prendre à la lettre ce qui est dit des chagrins et des offenses qu’Anne recevait de Phénenna ? Phénenna, heureuse d’être mère, insultait-elle, tourmentait-elle l’autre épouse parce qu’elle était stérile ? Si l’on interprète le texte dans le sens de l’affirmative, comment comprendre qu’Elcana ait pu souffrir une conduite si répréhensible ? L’Écriture nous montre Elcana cherchant à consoler la plus chère de ses épouses ; mais elle ne nous révèle aucun blâme adressé à Phénenna. La stérilité d’Anne la vouait au mépris et à l’opprobre ; le bonheur de Phénenna était pour Anne une cause perpétuelle de chagrins. Les idées des Israélites sur la fécondité et la stérilité des femmes parlaient assez haut pour que Phénenna fût dispensée de reprocher à l’autre épouse de n’avoir pas le même bonheur qu’elle. Le spectacle de Phénenna glorieuse d’être mère, manifestant peut-être trop sa joie, caressant avec bonheur ses enfants, voilà ce qui affligeait Anne, ce qui la tourmentait, ce qui la rendait malheureuse ; c’est de cette manière que, à notre avis, Phénenna l’offensait].