Ou Rabbat-Ammon, Rabbat-Ammana, ou simplement Ammana ; ou Rabbat filiorum Ammon, nommée depuis Philadelphie, capitale des Ammonites, ville située au delà du Jourdain [Elle était située sur le bord d’un petit torrent qui courait se réunir au Jaboc, dans un pays bien arrosé, non loin d’Abel-Keamin au Sud-Est, et de Jazer, vers la 32° parallèle]. Elle était fameuse et considérable dès le temps de Moïse, qui nous dit qu’on y montrait le lit de fer du roi Og (Deutéronome 3.11). David ayant déclaré la guerre aux Ammonites, Joab, général de ses troupes, fit le siège de Rabbat-Ammon ; le brave Urie y fut tué (2 Samuel 11.1-15,16), par l’ordre secret que ce prince avait donné qu’on l’abandonnât dans le danger ; et lorsque la ville fut réduite à l’extrémité, David y alla lui-même, pour avoir l’honneur de sa reddition (2 Samuel 12.28-29). Depuis ce temps, elle fut soumise aux rois de Juda. Ensuite les rois d’Israël s’en rendirent maîtres avec tout le reste des tribus de delà le Jourdain.
Mais sur la fin du royaume d’Israël, Téglathphalasar ayant enlevé une grande partie des Israélites de ces cantons-là, les Ammonites exercèrent diverses cruautés contre ceux qui restèrent ; de là vient que les prophètes Jérémie (Jérémie 49.1-3) et Ézéchiel (Ézéchiel 20.20 ; 25.5) ont prononcé contre Rabbat, capitale des Ammonites, et contre le reste du pays de très-fâcheuses prophéties, qui eurent apparemment leur accomplissement cinq ans après la ruine de Jérusalem. Antiochus le Grand prit la ville de Rabbat-Ammon, vers l’an du monde 3786. Quelque temps auparavant, Ptolémée Philadelphe lui avait donné le nom de Philadelphie. On croit que c’est à cette ville de Philadelphie que saint Ignace le Martyr écrivit peu de temps avant son martyre. Philadelphie est proche de la source de l’Arnon [Aujourd’hui ses ruines s’appellent Ammon ; elles sont magnifiques, et peuvent être comparées à celles de Palmyre : elles prouvent son ancienne splendeur, quoiqu’elles ne paraissent pas remonter au delà du siècle des Antonins. Barbié du Bocage].