Ce nom signifie hauteur ; d’où vient qu’il y a tant de lieux dans la Palestine où se trouve-le nom de Rama, Ramath, Ramathia, Ramot, Ramathaïim, Ramola, Ramathan.
Quelquefois la ville s’appellera tout à la fois Rama, Ramatha, Ramot et Ratnathaïm, tous ces mots ne signifiant qu’une hauleur. Quelquefois Rama ou Ramoth est joint à un autre nom pour déterminer l’endroit ou est la hauteur on la ville dont on parle. Quelquefois enfin Ramath est mis simplement pour une hauteur, et ne signifie pas une ville ni un village.
Voici les principaux lieux du nom de Rama dont il est parlé dans l’Écriture :
Ville de Benjamin, située entre Gabaa et Béthel (Juges 4.5 ; ; 19.13), vers les montagnes d’Éphraïm, éloignée de Jérusalem de six milles, du Côté-du septentrion. S. Jérôme la met près de Gabaa, à sept milles de Jérusalem. Elle subsistait encore de son temps, et n’était plus qu’un petit village. Cette ville était située sur le chemin qui allait de Samarie à Jérusalem, d’où vient que Baasa, roi d’Israël, la fit fortifier (1 Rois 15.17 2 Chroniques 16.1, afin qu’on ne pût passer des terres de Juda dans celles d’Israël. Josèphe l’appelle Ramathon.
Je ne doute pas que ce ne soit la même que Ramatha ou Ramathaim-Sophim, patrie du prophète Samuel (1 Samuel 1.1-19 ; 2.11). Cette ville était frontière d’Éphraïm et de Benjamin, et ces sortes de villes étaient souvent habitées par des hommes des deux tribus. Rama, Ramath, Ramathaïm peuvent ne marquer qu’un même lieu. L’autre Rama ou Ramula, que l’on croit être la patrie de Samuel, ne peut pas l’être, comme nous le verrons ci-après.
C’est aussi apparemment de cette Rama dont parle Jérémie (Jérémie 40.1-3), lorsqu’il dit que Nabuzardan, qui commandait l’armée des Chaldéens, l’ayant trouvé au milieu des captifs, à Rama, où on les avait tous rassemblés, le renvoya en liberté, et lui dit d’aller où il voudrait. Et c’est du même endroit que nous expliquons cette autre prophétie de Jérémie où le Seigneur console Rachel de l’enlèvement de ses enfants des tribus d’Ephraïtn et de Manassé, qui avaient été menées en captivité : On a entendu à Rama une voix de lamentations, de pleurs et de gémissements de Rachel, qui pleure ses enfants, et qui ne saurait se consoler parce qu’ils ne sont plus. Voici ce que dit le Seigneur : Que votre voix cesse de jeter des cris et vos yeux de répandre des larnies, parce que vos enfants reviendront de la terre de leurs ennemis (Jérémie 32.15), etc. Saint Matthieu a fait l’application de ce passage au deuil de Rachel, lorsque Hérode fit mourir les enfants de Bethléem (Matthieu 2.8) ; mais il est visible que ce n’est pas le sens historique et littéral du passage de Jérémie. [Voyez Rachel].
L’Écriture joint souvent Gabaa et Rama, comme deux lieux voisins. Voyez (Esdras 2.26 ; Néhémie 7.30 ; Isaïe 10.29 ; Osée 5.8). On voit même (1 Samuel 22.6), que Saül demeurant à Gabaa, et étant assis dans le bois de Rama, on lui vint dire que David avait paru aux environs du bois de Haret. Mais nous croyons que Rama, en cet endroit, signifie simplement la hauteur qui était à Gabaa.
Ville située au couchant de Jérusalem, entre Lydda et Joppé, comme la place saint Jérôme, ou entre Joppé et Jérusalem, comme les nouveaux voyageurs la décrivent. Phocas la met environ à trente-six milles de Jérusalem. On voyait autrefois près de là, vers Lydda, une belle église de Saint-Georges avec un monastère sous son nom, où le corps de ce saint martyr reposait. Abulféda, cité dans M. Roland, dit que cette ville fut bâtie par Saluman fils d’Abdolmélie, après la ruine de Lydda ; et Sanutus dit aussi que les Arabes la bâtirent près de Lydda, depuis que les croisés commencèrent à venir dans ce pays. M. Le Brun décrit les beaux réservoirs d’eau qui y sont, avec d’autres marques d’antiquité. Il dit qu’elle n’est qu’à quatre lieues de Jaffa ou Joppé, et située dans un pays plat et uni. Il dit aussi que Lydda est à côté, et environ à trois milles de Rama. [Voyez Lydda].
Ces circonstances me déterminent à croire que c’est la même qu’Eusèbe et saint Jérôme ont prise pour Arimathie, patrie de Joseph d’Arimathie, si connu dans l’Évangile (Matthieu 27.57). Saint Jérôme la place entre Lydda et Joppé, et Eusèbe dit qu’elle est dans le canton de Thamna et près de Diospolis, autrement Lydda. C’est la même qui fut démembrée de la Samarie pour être attribuée à la Judée. Voyez (1 Machabées 11.34)., et Joseph. Antiquités judaïques 63, chapitre 103 p.438. Or, si cela est ainsi, il faut dire que cette ville est très-ancienne, et subsistait longtemps avant Notre-Seigneur ; et par conséquent, lorsqu’on nous dit qu’elle a été bâtie depuis les croisades, il faut croire qu’on la rétablit seulement et qu’ou la fortifia de nouveau. Eusèbe et quelques autres semblent avoir cru que cette ville est la même que Ramatha de Samuel, ou Ramathoïm-Sophim des montagnes d’Ephrem ; Mais ce sentiment n’est pas soutenable. [Voyez Ramla].
Rama ou Ramatha.
Phocas, dans son voyage, dit qu’environ à six milles de Jérusalem, vers le couchant, on trouve Ramath ou Armath, où est ne le grand Samuel. M. le Brun dit qu’étant parti de Rama pour aller à Jérusalem il passa par Cobeb, Bénop, Carit-leneb, Soud, Souba et Samuel, qui est une église sur une hauteur où l’on dit qu’était autrefois la ville de Samuel. Mais cette ville de Samuel était au nord et non au couchant de Jérusalem, dans les montagnes d’Ephraïtn et non dans celles de Juda. Voyez ci-devant l’article Arimathie. [Voyez Ramla].
Ville de la tribu de Nephtali (Josué 19.36), sur les frontières d’Aser (Josué 19.29). Saint Jérôme a lu Horma dans l’Hébreu ; mais les Septante et Eusèbe lisent Rama. Le même Eusèbe, et saint Cyrille de Jérusalem, sur Zacharie, page 805, reconnaissent une Rama dans Aser, et une autre dans Nephtali.