reputare. Ce terme est en quelque serte consacré en notre langue pour signifier ce qui est dit dans saint Paul (Romains 4.3), que la foi d’Abraham lui fut réputée ou imputée à justice ; ce qui est tiré de la Genèse (Genèse 15.16). Que Dieu lui imputa à justice la foi et la confiance qu’il avait eue en lui : non-seulement il le tint pour juste, mais il le rendit tel, parce qu’il était véritablement juste, non par une simple réputation, mais par une justice réelle, vraie el intrinsèque.
Réputer se met aussi pour l’idée qu’on se forme d’une personne (Genèse 31.15) : Il nous a réputées comme des étrangères ; il nous a traitées comme si nous n’étions pas ses filles. Et encore (Genèse 48.5) : Ephraim et Manassé seront réputés comme Ruben et Siméon ; on les considérera et ils seront partagés comme mes propres fils. Tout ce qui n’a pas l’ongle du pied fendu sera réputé immonde (Lévitique 11.4) ; vous vous en abstiendrez comme d’une viande impure. La victoire ne vous sera point réputée (Juges 4.9) ; on ne vous en saura pas gré.
Reputare se met aussi pour dire ou penser en soi-même. Saul autem reputabat intra se (1 Samuel 18.17), Saül disait en lui-même : Je ne le ferai pas mourir, mais je l’exposerai aux armes des Philistins (Esther 6.6) : Aman se figura que le roi ne songeait pas à honorer un autre que lui. Qu’est-ce que le fils de l’homme, pour que vous pensiez à lui (Psaumes 143.3) ?
Jésus-Christ, dans sa passion, fut réputé parmi les méchants (Marc 15.18). Sous le règne de Salomon, l’or et l’argent étaient réputés pour rien dans Jérusalem (2 Chroniques 12.20). Si l’insensé sait garder le silence, il sera réputé pour sage (Proverbes 17.28).