Ou Rhodiense Numisma. C’est le nom que l’on donne parmi les savants à deux médailles d’argent que l’on conserve, l’une dans le trésor de l’église de Sainte-Croix en Jérusalem dans la ville de Rome, et l’autre dans celle de Saint-Jean de Latran à Paris, et que l’on prétend être de celles que l’on donna à Judas pour le prix de Notre Seigneur, lorsque ce traître le vendit aux Juifs. Ces médailles sont certainement d’anciennes monnaies de Rhodes, comme le montre l’inscription Rhodion, et la rose qui y est imprimée d’un côté, et de l’autre la tête du colosse ou du soleil.
Goltzius et Antoine Pison ont eu en main de pareilles médailles, et les ont fait graver. Il n’est pas impossible que par hasard on ait pu donner quelques pièces de cette monnaie à Judas, qui pouvait être encore alors en valeur dans l’empire, du consentement des Romains ; mais il est bien plus vraisemblable que l’un paya Judas avec la monnaie la plus commune du pays, qui était la monnaie romaine de l’empereur qui régnait alors (Matthieu 22.20-21), ou de quelques-uns de ses prédécesseurs. Voyez Selden, de Jure, nat et Gent livre 2 chapitre 8.