Ce nom se donne aussi à Dieu par métaphore, parce que Dieu est la force, le refuge, l’asile d’Israël, ainsi que les rochers étaient des lieux où les peuples se retiraient dans les cas d’attaques ou d’irruptions imprévues des ennemis (Psaumes 18.3) : Le Seigneur est mon rocher j’espérerai en lui. Où est le rocher autre que le Seigneur (Psaumes 17.32) ? Soyez mon rocher et ma force (Psaumes 31.3). Israël a méprisé le rocher de son salut (Deutéronome 32.15). Le rocher des autres nations n’est pas comme notre rocher (Deutéronome 32.31). Et ainsi du reste ; car cette expression est très-commune dans le texte hébreu.
Les Hébreux donnent aussi en général le nom de rocher aux lieux de retraite et d’assurance où ils se retirent. Seigneur, vous me conduirez à un rocher, où je serai en sûreté (Psaumes 61.3). Soyez mon rocher et mon refuge (Psaumes 71.3 ; 94.21). Tenez-moi lieu de fort et de défense contre mes ennemis.
Comme ils se servaient de couteaux de pierre pour la circoncision, on emploie aussi le nom de rocher, pour signifier ces couteaux. Séphora prit un rocher pour circoncire son fils (Exode 4.25). Josué fit des couteaux de rocher pour circoncire les enfants d’Israël (Josué 5.2-3).
Moïse (Deutéronome 32.13) dit que le Seigneur a établi son peuple dans un pays élevé, afin qu’il suçât le miel de la pierre et l’huile du rocher ; c’est-à-dire, qu’il l’a tirée de l’Égypte, qui est un pays plat et sujet aux inondations ; et qu’il l’a établi dans la Palestine, qui est un pays de montagnes, très-fertile, dont les hauteurs sont chargées de vignes et d’oliviers, et dont les rochers mêmes sont remplis de mouches à miel, qui font une partie du bonheur du pays. Il dit en un autre endroit (Deutéronome 8.9), que les pierres de la Palestine sont du fer, et que ses montagnes sont pleines d’airain : c’est-a-dire, qu’il y a quantité de bonnes mines de fer et d’airain.
Le rocher se met aussi pour une carrière : et dans un sens figuré, pour le patriarche d’une nation et le premier père, qui est comme la carrière d’où les hommes de cette nation sont sortis. Par exemple (Isaïe 51.1). Jetez les yeux sur le rocher dont vous avez été tirés, et sur la caverne d’où vous avez été taillés. Considérez Abraham votre père, et Sara qui vous a engendrés. Et Moïse parlant aux Juifs, leur dit (Deutéronome 32.18) : Vous avez oublié le rocher qui vous a engendrés ; la carrière d’où vous avez été tirés.
Il est parlé de plusieurs rochers dans l’Écriture. Par exemple, les rochers d’Arnon (Nombres 21.14-15) ; apparemment ceux qui bordent ce fleuve ou ce torrent, principalement à l’endroit où les Israélites le passèrent. On disait selon d’anciens proverbes, que le Seigneur avait abaissé et catnine aplani les rochers d’Arnon au passage de son peuple : Scopuli torrentium inclinali sont.
Les rochers Bosés et Sené (1 Samuel 14.4). Ils étaient entre Machinas et Gabaa.
Le rocher de division était dans le désert de Maon. On lui donna ce nom depuis que Saül fut obligé de se désister de la poursuite de David, pour secourir son pays contre les Philistins qui y avaient fait une irruption (1 Samuel 23.28).
Le rocher D’Oreb ou D’Horeb. Il y en a trois de ce nom bien marqués dans l’Écriture. Le premier est celui d’où Moïse fit sortir de l’eau pour désaltérer le peuple, qui était campé à Raphidim (Exode 17.6). Le second est celui qui était au haut du mont Oreb, dans lequel Dieu manifesta une partie de sa gloire à Moïse (Exode 23.21-23 ; 24.6-7) et ensuite à Élie (1 Rois 19.10-12). Le troisième est celui où Oreb, prince des Madianites, fut mis à mort (Juges 7.25 Isaïe 10.26). Ce dernier s’écrit avec un Ô simple, Oreb. Les autres s’écrivent avec un H, Horeb.
Le rocher d’Agriculture était au voisinage de la ville de ce nom, dans la tribu de Juda.
Le rocher d’Étham (Juges 15.8-13), ou d’Etam ; apparemment près la ville de même nom, marquée dans le Grec (Josué 15.60 ; 1 Chroniques 4.32 2 Chroniques 11.6). Elle était dans la tribu de Juda, au midi de Jérusalem. Voyez Étham.
Le rocher de Jechte’El est, selon plusieurs interprètes, le même que Pétra, capitale de l’Arabie Pétrée. Voyez Petra et Jecutéel.
Le rocher ou La Pierre de Zoeleth, ou Zoheleth (1 Rois 1.9). Voyez Zoheleth.
Rocher des eaux de contradiction ; c’est le rocher où Moïse manqua de foi, et où l’Écriture lui reproche d’avoir hésité dans son cœur, et de n’avoir pas honoré Dieu comme il devait, aux yeux des enfants d’Israël (Nombres 10.10-11). On lui donna le nom de rocher de contradiction ; et aux eaux qui en sortirent le nom d’eaux de contradiction, à cause des murmures du peuple, et de leur soulèvement contre Moïse.