Les Hébreux appellent ainsi le vicaire, ou le lieutenant du souverain pontife, qui suppléait à son office, et qui en faisait les fonctions en l’absence du grand prêtre, ou lorsqu’il lui était arrivé quelque accident qui le mettait hors d’état de les faire en personne, ce dont on a quelques exemples dans l’histoire de Josèphe. Les Juifs croient que l’office de ces Sagans est très-ancien parmi eux. Ils tiennent que Moïse était sagan d’Aaron. Je ne trouve pas le nom de sagan en ce sens dans l’Écriture : mais il est fréquent dans les rabbins.
Se met aussi pour les princes, les grands du royaume ; et ce terme se rencontre souvent en ce sens dans les livres d’Esdras et de Néhémie, dans Isaïe, Jérémie, Ézéchiel et Daniel. Sagan est plutôt chaldéen qu’hébreu, et il y a toute apparence que c’est des Chaldéens que les Hébreux ont pris, pour marquer les princes, les grands de la cour, les magistrats, les puissants, non-seulement parmi les Babyloniens, mais aussi parmi les Hébreux. Saint Jérôme traduit ordinairement ce terme par les magistrats ; et les Septante par les satrapes, les princes, les chefs, les gouverneurs.