Sainteté. Ces deux termes se prennent tantôt dans le sens d’une sainteté et d’une pureté extérieure, et tantôt dans le sens d’une sainteté purement extérieure. Dieu est saint d’une manière transcendante et infiniment parfaite. Il est la source de la sainteté, de la pureté, de l’innocence. Il sanctifie ses saints, son peuple, ses prêtres. Il exige une parfaite sainteté de ceux qui l’approchent ; il veut être sanctifié et honoré par ses serviteurs. Il rejette tout culte qui n’est pas sain et pur. Il ne suffit pas pour approcher de ses autels d’avoir la pureté intérieure. Il exige des Israélites l’exemption des souillures légales. Soyez saints, leur dit-il, parce que je suis saint.
Les prophètes donnent au Seigneur le nom (Isaïe 1.4 ; 5.19 ; 10.20 ; 29.19 ; 38.27 41.14-16) de Saint d’Israël comme si le nous de saint était synonyme à celui de Dieu : Rlasphemarunt Sanctum Israël. Et ailleurs : Veniat consilium Sancti Israël. Et encore : Loelaberis in Sancto Israël. Le Messie de même est nommé le Saint : (Psaumes 15.10). Et dans Isaïe (Isaïe 41.34) : Votre Redempteur est le Saint d’Israël. Et dans l’Évangile (Luc 4.14) : Je sais qui vous êtes, vous êtes le Saint de Dieu. Et encore (Luc 1.31) : Le Saint qui naîtra de vous sera nommé le Fils de Dieu. Jésus-Christ est nommé simplement le Saint, dans les Actes (Actes 3.24) : Vous avez fait mourir le Saint et le Juste, et vous avez demandé la vie d’un meurtrier. Enfin on donne d’ordinaire pour épithète à la troisième personne de la Trinité le nom de Saint : Spiritus Sanctus.
Les Israélites dans l’Écriture sont communément appelés saints, parce qu’ils sont au Seigneur qui les sanctifie, qu’ils font profession de la vraie religion, qu’ils sont appelés à la sainteté, qu’ils doivent travailler à l’acquérir, et qu’en effet plusieurs y arrivaient sous l’ancienne loi. Vous serez une nation sainte (Exode 19.6) gens sancta. Vous vous conserverez dans la sainteté (Exode 22.31). Et encore (Lévitique 11.44-45) : Soyez saints, parce que je suis saint. Et ailleurs (Nombres 16.3) toute la multitude est un peuple de sainteté. Nous sommes les enfants des sains, disait Tobie à son fils (Tobie 2.18).
Par une suite naturelle de la sainteté infinie de Dieu, tout ce qui lui appartenait était qualifié saint : son temple, ses ministres, ses solennités, le pays qu’il avait donné à son peuple. On trouve à tout moment ces expressions : ce jour est saint et solennel, des habits saints, de l’huile sainte, un camp saint, la terre sainte, la ville sainte, le saint nom, le jour saint, les âmes saintes, etc.
Les chrétiens sont encore plus particulièrement dénoncés saints, comme étant appelés et destinés à une plus sainte perfection et une plus excellente sainteté ; comme ayant reçu les gages du Saint-Esprit d’une façon plus parfaite et plus abondante. Saint Luc dans les Actes, et saint Paul dans ses Épîtres désignent d’ordinaire les chrétiens sous le nom de saints : Seigneur, vous savez combien de maux cet homme a faits à vos saints (Actes 9.13). Saint Pierre arriva chez les saints qui étaient à Lydde ; il y ressuscita Tabyte et la rendit aux saints (Actes 9.32-41). Saint Paul adresse son Épître aux Romains : Dilectis Dei vocatis sanctis. Il parle en vingt endroits des cueillettes qui se faisaient pour les saints.