Convertie par Jésus-Christ. Voyez ci-devant, le titre Photine. Les martyrologes mettent sa fête au 20 mars, et voici le précis de ce que les Grecs nous en apprennent : Photine ayant été convertie par Jésus-Christ, ou même par saint Pierre, car ces Actes marquent aussi saint Pierre, instruisit toute sa famille, composée de deux fils, Joseph et Victor, d’Anatoline, de Photo, Photis, Parascève et Cyriaque, qui étaient ses sœurs. Photine passa en Afrique et convertit au christianisme toute la ville de Carthage, sous l’empire de Néron. Victor, fils de la Samaritaine, fut un des généraux de l’empereur, et les Grecs disent qu’il commanda ses armées contre les peuples nommés Avares. Mais les Espagnols disent qu’il fut envoyé contre les rebelles de Braga en Espagne, et qu’il était gouverneur de la ville d’Italique, dans l’Andalousie.
Victor reçut ordre de Néron de faire mourir tous les chrétiens de son gouvernement. Le général des troupes, informé que Victor avait été baptisé par saint Pierre, lui fit de grandes remontrances sur cela ; mais il ne gagna rien sur l’esprit de Victor : Dieu frappa ce général, et lui ôta la parole. Il fut éclairé de Dieu au bout de trois jours, il recouvra la parole, et s’écria : Il n’y a qu’un seul, Dieu, qui est celui des chrétiens. Il fut aussitôt catéchisé et baptisé par Victor.
Néron, informé de ce qui se passait en Afrique par les prédications de Photine, et en Espagne par la fermeté de son fils Victor, ordonna qu’on lui amenât à Rome toute la famille de Photine. Jésus-Christ leur apparut en chemin et les fortifia. Photiné présenta à l’empereur ses deux sœurs Photo et Photis. Néron les fit tourmenter, puis leur envoya sa propre fille Aréthuse, chargée de perles et de pierreries pour les gagner. Photine, la voyant arriver, lui cria : Épouse du Seigneur, soyez la bienvenue. La princesse lui répondit : Madame, ma maîtresse, la splendeur de Jésus-Christ, le Seigneur soit avec vous. La princesse se convertit, et cent filles de sa suite, et elles furent aussitôt baptisées par Photine. Néron, irrité, voulut les faire empoisonner toutes : mais le magicien Lampadius, qui avait préparé le poison, se convertit dès qu’il vit qu’il ne produisait pas son effet. Il n’y eut point de supplices qu’on n’employât pour les ébranler ; mais voyant que rien ne réussissait, on les écorcha. Il ne faut que lire ce récit, pour être persuadé qu’il est fabuleux. Il est inutile de s’arrêter à en faire voir la fausseté.