où Saméias, ou Shammaï, fameux rabbin dont les Juifs racontent plusieurs choses. Ils disent qu’il fut chef de leurs écoles et maître d’une infinité de savants, entre autres du fameux Hillel, qui dans la suite se sépara de son maître et fut chef d’une autre école qui était dans des principes assez différents de ceux de Saméas ou Sehammat. Quelques-uns croient que la division de Hillel et de Saméas produisit le pharisaïsme ; mais ce sentiment est insoutenable, puisque les pharisiens étaient puissants et nombreux longtemps avant Saméas, qui vivait sous Hérode le Grand.
Josèphe dit que Saméas était disciple de Pollion, pharisien. J’ai souvent conjecturé que ce Pollion pourrait bien être Hillel, car Josèphe ne dit rien de Hillel, et parle plus d’une fois de Pollion. Mais les rabbins font Billet disciple de Saméas, et Josèphe fait Pollion son maître. Il est certain qu’il y eut deux Hillel, tous deux fort célèbres. L’un vivait avant Jésus-Christ, et Vautré a vécu depuis. Celui-ci fut prince de la captivité en Occident, et vivait, selon les Juifs, vers l’an 24.0. Saint Jérôme dit que peu de temps avant la naissance de Jésus-Christ deux fameux rabbins, Saméas et Hillel, chefs de deux célèbres écoles, formèrent deux partis parmi les Juifs, et furent maîtres, l’un des scribes, et l’autre des pharisiens. Les Juifs du temps de ce saint docteur rapportaient leur Misne et leurs Deutéroses à Sammaï et à Hillel, ou, comme il dit ailleurs, à Siméon et à Hellès.
Voici ce que Josèphe nous apprend de Saméas. Hérode ; n’étant encore que gouverneur de la Galilée ; fut cité devant le grand conseil de Hircan, prince de Judée, comme ayant commis plusieurs violences dans la province dont il avait le gouvernement. Hérode comparut, non en habit de suppliant, mais vêtu de pourpre, les cheveux bien peignés et parfumés, et accompagné d’une troupe de gens armés. Tous ceux qui se trouvèrent assemblés pour le juger furent si étonnés de sa présence, que nul n’osa seulement ouvrir la bouche contre lui. Il n’y eut que Saméas qui parla avec beaucoup de liberté, et qui prédit aux juges que ce jeune homme qu’ils n’osaient condamner serait un jour leur roi, et les ferait tous mourir, et Hircan lui-même, qui, en qualité de prince des Juifs, présidait à l’assemblée.
L’événement ne vérifia que trop ces prédictions ; car Hérode, étant parvenu a la royauté, fit mourir tous ces juges, à l’exception de Saméas, pour qui il conserva toujours beaucoup d’estime. Lorsque Hérode fut déclaré roi par les Romains, et qu’il vint avec Sosius assièger Jérusalem, Saméas fet toujours d’avis qu’on lui ouvrît les portes et qu’on le reçût, disant que leurs péchés étaient tels, qu’ils ne devaient plus espérer que Dieu les garantit de la domination de ce prince : ce qui fut cause qu’Hérode favorisa toujours Saméas et ceux de son parti : Les rabbins disent par une manière de proverbe : Soyez doux et humble comme Hillel, raide et violent Comme Saméas.