On trouve le nom de sandales dans trois endroits de l’Écriture. Judith allant au camp d’Holopherne mit à ses pieds des sandales (Judith 10.3), et Holopherne fut pris par les yeux, ayant vu les sandales de Judith (Judith 16.11). C’était donc une chaussure magnifique et d’une beauté extraordinaire, qui était propre aux dames de condition et aux personnes qui se piquaient de beauté. Elles avaient d’ordinaire des esclaves qui portaient leurs sandales, qui étaient quelquefois d’or ou d’autre matière précieuse, et souvent elles avaient des boîtes pour serrer ces sandales. Ces boîtes sont nommées dans Ménandre sandalothecce, et les esclaves qui portaient ces chaussures sont appelés dans les auteurs latins sandaligeruli pueri, ou sandaligeruloe puelloe. Saint Jean-Baptiste dit qu’il ne s’estime pas digne d’être le porte-sandales du Sauveur (Matthieu 3.11). Les profanes ont dit qu’Hercule, devenu l’esclave d’Omphale, reçut souvent des coups de sa sandale.
Mais il y avait aussi des sandales qui servaient aux hommes et qui n’étaient nullement précieuses. Jésus-Christ en permet l’usage à ses disciples (Marc 6.9). Des nations entières, comme les Nabathéens, en portaient. D’abord les sandales ne furent que des semelles liées par-dessus le pied par des liens ou des courroies ; ensuite on les couvrit ; enfin on nomma même les souliers sandales ; et dans les auteurs qui parlent des rites et des ornements ecclésiastiques on trouve le nom de sandales pour marquer les souliers précieux que les prélats portent dans les cérémonies. On peut voir Benoît Baudouin dans son traité de Calceo antiquo ; M. Du Cange, Glfflar., Sandalia ; Saumaise sur Tertullien, de Polio, etc.