Terme formé sur le grec schisma, qui signifie rupture, division. Saint Paul (1 Corinthiens 1.10) prie les Corinthiens de vivre dans une si grande union, qu’il n’y ait entre eux aucuns schismes. Saint Jean (Jean 9.16) dit que les Juifs étaient partagés entre eux à l’occasion de Jésus-Christ ; les uns disant qu’il était vrai prophète, et les autres, que c’était un séducteur.
Lorsque Jéroboam se fut soulevé contre Roboam, et qu’il eut été reconnu pour roi des dix tribus, il fit schisme, et se sépara de la religion du Seigneur, quitta la communion de la tribu de Juda, et ne vint plus au temple de Jérusalem, qui était le lieu choisi et destiné pour rendre au Seigneur le culte qui lui est dû. Les Chutéens, autrement les Samaritains, qui vinrent de delà l’Euphrate, pour s’établir dans les villes des dix tribus, demeurèrent aussi dans le schisme jusqu’à l’établissement de la religion chrétienne. Les Juifs d’aujourd’hui regardent les Caraïtes comme schismatiques, parce qu’ils ne reçoivent point leurs traditions.
On a vu plusieurs schismes dans l’Église chrétienne, depuis son origine jusqu’aujourd’hui. La différence que l’on met entre le schisme et l’hérésie est que l’hérésie est fondée sur des erreurs capitales, que l’hérétique soutient opiniâtrement et au mépris des censures et des foudres de l’Église. Le schisme au contraire n’est pas précisément fondé sur les erreurs de celui qui est séparé de l’Église, mais sur son opiniâtreté à ne vouloir pas reconnaître son chef véritable, ou à demeurer séparé de sa communion. Ainsi on a souvent vu des schismes dans les Églises d’Occident, parce que les unes obéissaient à un pape, et les autres à un autre, lorsqu’il y avait plusieurs compétiteurs qui s’arrogeaient la papauté. Les Grecs et la plupart des chrétiens d’Orient sont encore aujourd’hui schismatiques, parce qu’ils ne reconnaissent pas l’autorité du pape, et qu’ils ne communiquent pas avec les Églises latines.