Fille de Jéthro, femme de Moïse, et mère d’Eliézer et de Gerson. Moïse ayant été obligé de se sauver de l’Égypte (Exode 2.16-19), se retira au pays de Madian ; et ayant défendu les filles de Jéthro, prêtre ou prince de la ville de Madian, contre des pasteurs qui voulaient les empêcher d’abreuver leurs troupeaux, Jéthro le reçut chez lui, et lui donna en mariage sa fille Séphora, dont il eut Eliézer et Gerson, ou Gersam.
Plusieurs années après (Exode 4.20-21), Moïse pour obéir à l’ordre du Seigneur, s’étant mis en chemin pour s’en retourner en Égypte, avec Séphora et ses deux fils, comme il était dans l’hôtellerie publique, l’ange du Seigneur voulut le faire mourir. On ne voit pas clairernent : par le texte si l’ange en voulait à Moïse ou à Eliézer. Aussitôt Séphora prit une pierre tranchante, et ayant circoncis son fils, elle toucha les pieds de Moïse, en disant : Vous m’êtes un époux de sang. Après quoi l’ange laissa Moïse ou Eliézer, et Séphora s’en retourna avec ses deux enfants chez Jéthro son père.
Quelque temps après que Moïse eut tiré de l’Égypte le peuple du Seigneur, et qu’il fut arrivé au camp de Sinaï (Exode 18.2), Jéthro y amena Séphora et les deux fils de Moïse. Moïse les reçut avec toutes les marques d’amitié qu’il lui fut possible. On peut voir l’article de Jethro, et celui de Moïse. L’Écriture ne nous apprend aucune particularité de la vie de Séphora ; seulement on voit qu’il y eut une querelle entre elle, Aaron et Marie. Voici comme la chose est racontée dans les Nombres (Nombres 12.1-3) : En ce temps-là Marie et Aaron parlèrent contre Moïse, à cause de sa femme, qui était Éthiopienne (ou Chusite), et ils dirent : Le Seigneur n’a-t-il parlé qu’à Moïse ? Ne nous a-t-il pas aussi parlé comme à lui ? Ce que le Seigneur ayant entendu (car Moïse était le plus doux de Joas les hommes qui fussent sur la terre), il parla aussitôt à Moïse, à Aaron et à Marie, et leur dit de se trouver au tabernacle. Ils y allèrent ; Dieu reprit Aaron et Marie, releva le mérite de Moïse : mais il n’y fut pas question de Séphora. C’est là tout ce qu’on en trouve dans l’Écriture.
Les rabbins enseignent que Jéthro avait d’abord fait mettre Moïse en prison, dans le dessein de le renvoyer à Pharaon ; mais que Séphora étant devenue amoureuse de Moïse, et lui ayant demandé son élargissement, Jéthro consentit de la lui donner en mariage, s’il pouvait arracher de son jardin une verge de saphir qui y était plantée. Jéthro fit publier dans tout le pays qu’il donnerait sa fille à celui qui pourrait l’arracher. Plusieurs se présentèrent pour cela, et essayèrent inutilement leurs forces. Nul ne put arracher cette verge : mais Moïse le fit sans peine ; et Jéthro lui donna Séphora. La verge de saphir dont il s’agit, était, disent-ils, du nom sacré de Jéhovah ; et c’est la même dont Moïse se servit pour faire tous les miracles qui sont rapportés dans l’Écriture.
Les mêmes auteurs racontent que le murmure d’Aaron et de Marie dont on a.parlé était fondé sur ce que Moïse s’était séparé de sa femme, qui était parfaitement belle. Quelques-uns croient que la femme qui fut l’occasion de ce murmure n’était pas Séphora, fille de Jéthro, mais Tharbis, femme du roi d’Éthiopie, que Moïse avait abandonnée. D’autres enfin veulent qu’Aaron et Marie aient murmuré de ce que Moïse avait épousé Séphora, qui était étrangère, craignant que son exemple n’eût de fâcheuses suites dans Israël. Ils l’appellent Chusite ou Éthiopienne, parce que Madian était, ou dans le pays de Chus, ou fort près de ce pays. Abacuc (Habakuk 3.7) semble mettre Chusan ou Chus comme synonyme à Madian. Enfin d’autres croient avec plus de raison que Séphora avait donné occasion à cette querelle, en se glorifiant des faveurs que Dieu faisait à Moïse. La réponse de Marie et d’Aaron insinue qu’il y avait quelque chose de pareil. Est-ce que le Seigneur n’a parlé qu’à Moïse, disent-ils ? Ne nous a-t-il pas aussi parlé ? Voyez les commentateurs sur Nombres 12.1-2, 3.
Une des sages-femmes d’Égypte, qui conserva les enfants Hébreux (Exode 2.21). Quelques-uns croient qu’elle était Égyptienne mais il y a plus d’apparence qu’elle était. Israélite. Voyez Phua.