Nous en avons déjà parlé sous l’article Chaussure des Hébreux. On peut voir aussi l’article Sandales. Pythagore voulut que ses disciples portassent des souliers d’écorces d’arbres, apparemment afin qu’ils n’en portassent point de ceux qui sont faits de peaux d’animaux ; car ils s’abstenaient de tout ce qui avait eu vie.
Les anciens avaient des souliers qui couvraient entièrement le pied, comme les nôtres ; d’autres qui n’avaient que la semelle par-dessous, et qui avaient des bandes de cuir par-dessus, qui laissaient une partie du pied découverte. Les premiers s’appelaient calceus, mulleus, pero, phoecasium ; les seconds caliga, solea, crepida, baxea, sandaleum. Anciennement chez les Romains, les souliers. étaient pour l’ordinaire de cuir cru, et non tanné. Il n’y avait que ceux qui avaient exercé la charge d’édile qui portaient le mulleus, qui était de cuir passé avec de l’alun et de couleur rouge. On dit que les sénateurs romains portaient aussi des souliers de cuir préparé, mais de couleur noire. Les femmes romaines portaient à -peu-près les mêmes chaussures que les hommes. Juvénal parle de la lune ou lunule que l’on portait sur des souliers noirs.
Isaïe (Isaïe 3.18), parle aussi des lunes que les femmes juives portaient à leurs chaussures. L’empereur Aurélien fit défense de porter des souliers rouges, jaunes, blancs, verts, et n’en permit l’usage qu’aux femmes ; et Héliogabale donna une déclaration pour marquer qui seraient celles à qui serait permis de porter de l’or et des pierreries dans leurs chaussures. Parmi les Hébreux nous savons que les femmes riches et de condition portaient des chaussures précieuses ; mais nous ne savons sur le sujet de leurs ornements aucune particularité.
Quant à la chaussure militaire, on voit par Moïse qu’elle était quelquefois de métal : Ferrum et oes calceamentumejus, dit-il, parlant d’Aser ; et dans la description des armes de Goliath on met des bottes d’airain (1 Samuel 17.6). Homère en donne à ses héros, aux uns d’étain, aux autres de cuivre, à Hercule d’oripeau. Végèce dit que les Romains en portaient de fer. Les soldats romains mettaient aussi beaucoup de clous sous leurs souliers ; ils étaient fort pointus, et en grand nombre. Festus les appelle clavata calceamenta. Josèphe parle d’un soldat romain d’une hardiesse extraordinaire, qui se laissa tomber sur les murailles du temple, à cause que les clous qu’il avait sous ses souliers, de même que tous ses compagnons, le firent glisser. Dans l’armée du grand Antiochus le luxe était si public, que la plupart des soldats même avaient des clous d’or sous leurs souliers. On assure qu’encore aujourd’hui en Orient tout le monde, les riches comme les pauvres jusqu’aux femmes de l’empereur turc et des hachas, portent du fer au talon et au devant de leurs escarpins.