Roi d’Égypte, nommé Pharaon Ephrée, ou Hophra dans les auteurs sacrés (Jérémie 44.30).
Apriès était fils de Psammis, et petit-fils de Néchos, ou Néchao, qui avait fait la guerre à Josias, roi des Juifs. Il régna vingt-cinq ans et fut regardé pendant longtemps comme un des plus heureux princes du monde. Mais ayant équipé une flotte pour réduire les Cyrénéens, il perdit presque toute son armée dans cette expédition. Les Égyptiens voulurent le rendre responsable de ce mauvais succès et se soulevèrent contre lui, prétendant qu’il n’avait entrepris cette guerre que pour se défaire de ses sujets et pour dominer avec plus d’empire sur ceux qui étaient restés. Il députa vers les rebelles un de ses principaux officiers, nommé Amasis, pour essayer de les ramener à l’obéissance. Mais pendant qu’il haranguait, un du peuple lui mit le diadème autour de son casque et le proclama roi ; les autres lui applaudirent, et Amasis ne s’en défendit pas. Alors il se mit à leur tête, marcha contre Apriès, lui livra la bataille, le défit entièrement et le prit prisonnier. Amasis le traita avec assez de bonté, mais le peuple ne fut pas content qu’il ne l’eût tiré des mains d’Amasis et qu’il ne l’eût étranglé. Telle fut la fin d’Apriès, selon Hérodote. Jérémie (Jérémie 44.30) menaça ce prince de le livrer entre les mains de ses ennemis, comme ilavait livré Sédécias, roi de Juda, les mains de Nabuchodonosor, roi de Babylone.
Ce prince avait fait alliance avec Sédécias et lui avait promis son secours (Ézéchiel 17.15) ; Sédécias, comptant sur les forces de l’Égypte, se révolta contre Nabuchodonosor, roi de Babylone. Ce roi, dès le commencement de l’année suivante, marcha contre Sédécias (2 Rois 25.5 ; 2 Chroniques 36.17 ; Jérémie 39.1 ; 52.4) ; mais comme il y avait quelques autres peuples de Syrie qui avaient aussi secoué le joug, il commença par les attaquer et les réduire ; puis, sur la fin de l’année, vint mettre le siège devant Jérusalem. Sédécias s’y défendit assez longtemps pour donner à Pharaon Hoplira, ou Apriès, le loisir de venir à soli secours. Apriès sortit de l’Égypte avec une puissante armée. Le roi de Babylone leva le siège de Jérusalem et marcha à sa rencontre ; mais Apriès et les siens n’osèrent hasarder la bataille contre les Chaldéens, ils se retirèrent en Égypte et abandonnèrent Sédécias à tous les périls de la guerre à laquelle ils l’avaient eux-mêmes engagé. Ézéchiel (Ézéchiel 29) leur en fait de grands reproches et les menace, puisqu’ils ont été un bâton de roseau à la maison d’Israël et une occasion de chute, puisque voulant s’appuyer sur lui, ils sont tombés et se sont brisé les épaules et les reins. Il leur prédit que l’Égypte sera réduite en solitude et qu’il enverra contre elle le glaive qui y fera périr les hommes et les animaux. C’est ce qui fut exécuté dans la suite. Premièrement en la personne d’Apriès, qui fut dépouillé de son royaume par Amasis, ainsi que nous l’avons dit, et, après cela, par la conquête que les Perses firent de l’Égypte.
Nous appliquons au même roi ce que dit Habacuc (Habakuk 2.15) : Malheur à celui qui mêle son fiel dans le breuvage qu’il donne à son ami et qui l’enivre pour voir sa nudité ! Voyez Ephrée.