Arbre appelé figuier d’Égypte. Son nom est composé de sycé, figuier, et morea, un mûrier. Il participe de l’un et l’autre de ces deux arbres : du mûrier par ses feuilles, et du figuier par son fruit, qui est assez semblable à la figue par sa forme et par sa grosseur. Ce fruit ne vient ni en graines ni à l’extrémité de ses branches, mais attaché au tronc de l’arbre. Son goût est à -peu-près comme les figues sauvages. Il ne mûrit point qu’on ne l’égratigne avec des peignes de fer, et il est mûr quatre jours après que l’égratignure est faite. Amos (Amos 7.14) fait voir la même chose lorsqu’il dit : Je ne suis pas prophète ; je suis un simple pasteur, qui me mêle d’égratigner les sycomores. Pline et les autres naturalistes remarquent que ces figues ne mûrissent point qu’on ne les égratigne ; et saint Jérôme, sur Amos, dit que sans cela leurs figues sont d’une amertume insupportable.
Pour rendre fécond cet arbre, il faut faire des fentes dans l’écorce. Il découle continuellement du lait de ces fentes, ce qui fait qu’il s’y forme un petit rameau chargé quelquefois de six ou sept figues. Elles sont creuses, sans grains, et on y trouve une petite matière Jaune qui est ordinairement une founitilière de vers. Ces figues sont douces elle ne sont pas bonnes pour l’estomae ; elles affaiblissent et dégoûtent, mais elles humectent et rafraîchissent.
Il croît beaucoup de sycomores en Égypte, surtout aux environs du Caire, et il y en a qui sont si gros, qu’à peine trois hommes les pourraient embrasser. Il y en avait aussi en Aidée puisque Zarhée monta sur un sycomore pour voir passer Jésus-Christ (Luc 19.4), la petitesse de sa taille l’empêchant de le pouvoir voir autrement dans la foule.