Ce terme vient du grec symbolon. Dérivé de confero, qui signifie une marque ou gage dont ou convenait pour se reconnaître, par exemple, entre les personnes qui étaient liées par les liens de l’amitié ou de l’hospitalité. Quand on allait l’un chez l’autre, on portait ces symboles ou marques pour montrer qu’on était d’une telle famille, d’une telle société, d’un tel lieu, d’une telle religion. Symbole signifie ce que chacun contribuait dans les repas qui se faisaient à frais communs, soit qu’on y donnât chacun une pièce d’argent, ou qu’on y apportât chacun sa portion de vin ou de viande. L’on trouve le nom de symbole en ce sens dans les Proverbes (Proverbes 23.20-21)
Ne vous trouvez pas dans les repas de ceux qui apportent des viandes pour manger ensemble ; car, passant le temps à boire et à
Faire de ces repas, où chacun fait une partie de la dépense et paye son écot, ils se ruineront. Mais l’Hébreu lit simplement : Ne vous trouvez point avec ceux qui boivent du vin et qui mangent de la chair, car celui qui aime à boire et à manger s’appauvrira.
Dans le langage ecclésiastique, on appelle symbole ce qui fait la matière des sacrements, ce qu’il y a de sensible et d’exposé aux yeux. Ainsi, dans le baptême ; l’eau est le symbole de ce sacrement et de la purification intérieure ; et dans l’eucharistie, le pain et le vin sont les symboles du corps et du sang de Jésus-Christ, qui sont réellement présents dans ce sacrement. On peut voir Suicer dans son Thesaurus Ecclesiasticus ex Patribus-Grœcis, sous le mot symbolum, où il traite savamment cette question, quoique nous n’approuvions point ses sentiments sur l’eucharistie.
Se dit en particulier du Symbole des apôtres, qui est comme l’abrégé de la doctrine de Jésus-Christ et de l’Église chrétienne. C’était comme la marque, le signal à quoi les chrétiens se reconnaissaient entre eux. Rutin dit qu’il a appris par la tradition que les apôtres étant près de se séparer, s’assemblèrent et, conférant ensemble les pensées que chacun d’eux avait sur les principaux articles de notre foi, et en composèrent le Symbole, qui en est comme le précis et l’abrégé. Saint Jérôme attribue aussi aux apôtres le Symbole que nous avons sons leur nom. Saint Léon dit qu’il comprend douze articles des douze apôtres. Quelques-uns prétendent même que chaque apôtre a fait son article, et désignent en particulier l’article que chacun a composé. Mais il n’y a aucune autorité considérable pour ce sentiment, et même il n’y a point d’uniformité entre ceux qui l’ont avancé.
L’on récitait ordinairement le Symbole avant le baptême ; et en quelques endroits on le prononçait publiquement sur le jubé, en présence de tout le peuple. On l’avait reçu des apôtres sans écriture, et même il était défendu de l’écrire, comme plusieurs Pères le témoignent. Il paraît, par ce qu’ils en rapportent, qu’il était plus court que celui que nous récitons aujourd’hui, ce qui fait croire qu’il n’était pas le même partout. Saint Ambroise croit que l’Église de Rome l’a conservé longtemps tel qu’elle l’avait reçu d’abord, sans y ajouter quoi que ce fût. Mais celui dont nous nous servons aujourd’hui est plus ample que celui de l’Église romaine, comme on le voit par ce qu’en dit Rufin et par les copies qui en sont venues jusqu’à nous. On peut voir ceux qui ont traité cette matière exprès, comme Vossins et Ussérius, de Symbole, le père Alexandre, Dissert sur l’Histoire ecclés., t. 1.M. Du Pin, et les Remarques des pères bénédictins de Saint-Vanne sur son ouvrage. On croit que ce, fut vers l’an 36 de l’ère vulgaire que les apôtres, avant de se séparer, composèrent le Symbole dont nous parlons. [Voyez Concile, avant-dernier alinéa de l’addition].